Mercedes-Benz
K | |
Il est toujours difficile de déterminer un modèle Mercedes pour
symboliser le glorieux passé de la firme. Une marque plus que centenaire
et constamment assimilée à des produits de qualité supérieure
offre de nombreux choix. Mais le modèle K, un type intéressant des
années 1920, est un prétexte, parmi tant d'autres, de rappeler comment
MercedesBenz s'est développée.
Lorsque Benz et Daimler unissent
leurs forces en 1926, les deux firmes ont déjà plus de 40 ans d'activités.
La première voiture de Carl Benz, qui fonctionne en 1885, a trois roues
et un moteur monocylindrique horizontal de 954 cm; donnant 0,75 ch à 400
tr/min. Benz rencontre des difficultés pour le mettre en fabrication, mais,
en 1889, il prend contact avec un constructeur de bicyclettes français,
Émile Roger, qui devient son agent général. En 1893, 69 voitures
Benz ont été produites au total, dont 42 ont été vendues
en France où la nouvelle invention a été accueillie avec
enthousiasme.
De son côté, Daimler prend contact très
tôt avec Wilhelm Maybach et ensemble ils concentrent leurs efforts sur la
conception d'un moteur fixe applicable à diverses utilisations. Produire
des automobiles n'est pas dans les intentions de Daimler et il se contente d'essayer
son moteur sur un motocycle qu'il réalise en 1885. La cylindrée
est de 264 cm' et la puissance est de 0,5 ch à 700 tr/min. L'année
suivante, une version agrandie de ce moteur est montée dans une charrette
hippomobile, mais aucun autre véhicule routier à moteur n'apparait
avant 1889.
Outre ses activités en Allemagne, Daimler noue en 1888
des relations avec le Britannique Frederick Simms. Ce dernier, en 1890, acquiert
les droits d'exploitation des brevets Daimler dans tout l'Empire britannique.
La première Daimler totalement anglaise apparaît en 1897, mais déjà,
les firmes allemande et britannique se sont séparées.
Au cours
du premier quart du XXème siècle, Benz et Daimler produisent beaucoup
de magnifiques voitures et les Mercedes, marque commerciale des automobiles Daimler,
signent un grand nombre de succès en course. Une fusion entre Daimler et
Benz est envisagée depuis 1919, mais, en 1925, Benz doit faire face à
de graves difficultés économiques et le projet de fusion est mis
à exécution.
À cette époque, Daimler-Benz AG emploie
plusieurs ingénieurs de talent comme Hans Nibel et Friedrich Nallinger
venant de chez Benz et Ferdinand Porsche, de chez Daimler. Porsche a participé
à la conception des grandes six-cylindres de Daimler qui sont appelées
Mercedes-Benz Typ 400 (3,9 litres) et 630 (6,2 litres) ou Typ K 24/100/140 PS
(et à partir de 1928, les 24/110/160 PS à la fois pour le Typ 630
et la K).
Tous les modèles ont des moteurs à bloc et carter en
aluminium et à culasse en fonte. Ils possèdent un arbre à
cames en tête et un compresseur. La voiture illustrée ici est une
K 24/100/140 PS et la lettre K signifie Kurz (courte) l'empattement n'est que
de 3,4 m contre 3,75 pour le Typ 630. Son compresseur une fois embrayé
fait passer la puissance de 100 ch à 2 800 tr/min à 140 ch à
3 100 tr/min.
La vitesse maximale est d'environ 145 km/h avec une carrosserie
ouverte pour un poids total d'environ 1 200 kg. Le modèle K est vraiment
conçu comme une torpédo rapide et confortable. Et un mois après
la fusion, trois K terminent aux trois premières places d'une épreuve
courue à San Sebastian, en Espagne.
Le Type K n'est disponible qu'avec
des carrosseries ouvertes à deux ou quatre places et coûte entre
20 750 et 26 000 Reichmarks. Au total, 150 exemplaires voient le jour entre 1926
et 1928 avant de donner naissance à la célèbre série
S qui en est une évolution.
Au
milieu des années 188o, deux hommes, Carl Benz et Gottlieb Daimler, qui
ne se connaissent pas, conçoivent les premiers véhicules à
moteur à essence de l'histoire. Le hasard veut qu'ils soient tous deux
Allemands et qu'ils résident à quelques kilomètres l'un de
l'autre. Les deux firmes qu'ils créent finissent par fusionner en 1926 pour former la Daimler-Benz AG. La marque Mercedes provient du prénom de la fille d'un banquier diplomate austro-hongrois, Emil Jellinek, qui a commandé des voitures spéciales et qui a déjà couru, sous le pseudonyme de « Herr Mercedes » en 1900. L'étoile à trois pointes est un emblème appartenant aux Daimler. |