Henri Pescarolo

Au Mans, c'est Monsieur 24 Heures. Il est le recordman du nombre de participations (33) et compte 4 victoires : 3 pour Matra en 1972, 1973, et 1974, et la dernière en 1984 avec le team Joest pour Porsche. Il connait le circuit comme sa poche. C'est aussi un des seuls rescapés des Hunaudières, presque tous les autres pilotes ayant eu un accident mortel dans cette célèbre ligne droite.

Depuis 2000, et l'engagement d'une C52 équipée d'un moteur Peugeot, Henri fait confiance à Yves Courage et à son savoir-faire dans la conception de châssis performants, fiables et capables de rivaliser avec ceux d'usines. Voici un lien qui vous permet d'accéder à la section concernant Yves Courage et son team, aussi accessible depuis le menu "Présentation/Les Sarthois" :

L'Alfa-Roméo 33/3 pilotée par Henri Pescarolo et victorieuse à Brand-Hatch, restera la seule voiture ayant pu contester la domination de Porsche en 1971.

Le miraculé vous salue bien

S'il est un pilote dans l'histoire des 24 Heures qui peut se vanter d'avoir tout connu dans la Sarthe, c'est bien Pescarolo. Dès son engagement sous les couleurs de Matra en 1966, son équipier ne trouve rien de mieux que de lui faire découvrir le tracé manceau de nuit, lors des essais qualificatifs et en plein duel Ford-Ferrari pour la pole. "Un truc de dingue car, je l'avoue encore aujourd'hui, j'ai connu la frayeur de ma vie ce soir-là." Deux ans plus tard, en septembre 1968, Henri oublie la peur panique de ses débuts et entre de plain-pied dans la légende du Mans. En panne d'essuie-glace à la nuit tombante, Servoz-Gavin renonce et Pescarolo va s'offrir au volant de la "grand-mère" des heures nocturnes dantesques. Mais inutiles, puisque la Matra devra renoncer avant l'arrivée. "N'empêche que cette nuit-là, il nous a tous éblouis " se souvient toujours avec émotion Gérard Ducarouge à l'évocation de la performance.
Mais Pescarolo n'a pas fini de surprendre son monde et forcera bientôt l'admiration de tous en sortant vivant d'un terrible accident. Lors d'une séance d'essais privés, le 16 avril 69. Voilà en effet que le proto 630 s'envole dans les Hunaudières. "Une histoire de fou, mais un miracle à l'arrivée puisque quand la voiture s'écrase au sol, je reste conscient. C'est ce qui m'a permis de ramper hors de l'habitacle et d'échapper à l'incendie: Sinon..." Eh bien, sinon il n'y aurait pas eu cette saga Pesca que nous continuons tous d'admirer, à commencer par ses trois "Glorieuses" en 1972, 73, et 74 qu'Henri aura le bonheur d'offrir à l'état-major Matra. Aucune des trois victoires ne se ressemblera d'ailleurs. Et c'est ce qui aujourd'hui encore en fait toute la saveur. "C'est vrai pour la première, puisque tout le monde le sait maintenant, je n'étais pas très chaud d'avoir été choisi pour épauler Graham Hill. Dans ma tête de pilote fougueux, je m'imaginais que le champion anglais, qui relevait de blessure et qui n'était plus très jeune, n'avait sans doute plus la motivation pour empiler tes tours de nuit". Or, non seulement Henri s'était trompé, mais Graham va se surpasser pour s'offrir le triptyque jusqu'ici inégalé Le Mans-Indianapolis-titre mondial F1.
Mais 1973 aura également dans le souvenir d'Henri une saveur toute particulière. "C'est l'année du duel Ferrari-Matra et sans doute n'ai-je jamais depuis disputé des 24 Heures aussi tendues. Il a fallu se battre toute la nuit comme des chiffonniers pour ne pas se laisser distancer par Ickx et sa Ferrari. Les tableaux de marche avaient valsé depuis longtemps et c'était la guerre totale". Une guerre par KO car Ickx-Redman casseront leur moteur à deux heures de l'arrivée laissant à Pescarolo-Larrousse un succès bien mérité. L'année suivante, pour la "Belle" d'Henri, les choses seront plus simples avec d'entrée le meilleur temps aux essais et un Pescarolo au départ très survolté. "On ne l'a jamais beaucoup évoqué mais chez Matra, la rivalité entre les équipages était terrible: Et comme Lagardère ne voulait pas en entendre parler, chacun tirait un peu la couverture à soi. Il fallait ruser. Mais heureusement avec Gérard, nous étions sur la même longueur d'ondes. On avait la même conception dé l'endurance et surtout une confiance totale l'un dans l'autre". Reste que cette année 74, un à un, les V12 de Vélizy ont tous connu des "coups de chaud" et seul le tandem Pescarolo-Larrousse passa à travers l'épidémie. "N'empêche qu'on a fini sur des oeufs et plutôt tendus, Gérard et moi!" Finalement pas la plus facile cette troisième victoire ! - George Helmet.

Extrait de "Le Mans Racing" n°10 Octobre / Novembre 2002

Pescarolo Sport : saison 2000
12 Heures de Sebring : abandon
24 Heures du Mans : n°16 4ème
Pescarolo Sport : saison 2001
FIA-SCC : Barcelone (abandon) ; Monza (abandon) ; Magny-Cours (1er) ; Mondello Park (abandon) ; Nürburgring (2nd)
ELMS : Donington (2nd) ; Estoril (1er)
24 Heures du Mans : n°17 13ème ; n°18 abandon
Pescarolo Sport : saison 2002
FIA-SCC : Barcelone (1er) ; Estoril (4ème) ; Magny-Cours (2nd) ; Dijon (3ème) ; Spa (1er)
24 Heures du Mans : n°17 10ème ; n°18 abandon
Pescarolo Sport : saison 2003
FIA-SCC : Estoril (1er) ; Monza (abandon) ; Oschersleben (abandon) ; Donington (abandon) ; Spa (2nd) ; Nogaro (1er)
24 Heures du Mans : n°17 8ème ; n°18 9ème
Le Mans 1000 kms : 2nd
Pescarolo Sport : saison 2004
LMES : Monza (4ème) ; Nürburgring (5ème) ; Spa (abandon)
24 Heures du Mans : n°17 : abandon ; n°18 : 4ème