Pescarolo Sport : Saison 2001

Interview de Henri Pescarolo ( 4 420 Ko ; 44 s. )

Vidéo extraite de l'émission « Vivement Dimanche »
diffusée sur France2 le 26 novembre 2000 à 13h35.

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Henri Pescarolo: la 3e participation !

Eh non, chers lecteurs, il ne s'agit pas d'une énaurrrme coquille! En vérité, on ne va pas vous re-parler, pas cette année, des 33 participations du grand Henri (de 1966 à 1999, sauf en 69 suite à un accident lors d'essais privés), de ses quatre victoires, ni de ces mille anecdotes qu'il sait si bien raconter... L'épopée Matra, c'est loin et le dernier sacre d'Henri, sur Porsche, remonte à 17 années. Non! Abandonnons le passé pour l'avenir, le pilote pour le team-manager.
Une nouvelle carrière entamée en 1999 avec une Courage C50 à moteur Porsche (le seul du plateau!) celle-là même qui roulait deux ans plus tôt sous le nom de Vaillante. Associé à Patrick Gay et Michel Ferté, Henri Pescarolo amena la voiture à la 9e place.
L'an passé, il aligna une Courage C52 équipée d'un V6 de 3,21 dérivé de celui des 607 Peugeot. Qualifiée en 17e position, à près de dix secondes des Audi, la voiture pilotée par Sébastien Bourdais, Olivier Grouillard et Sébastien Clérico , tourna comme une horloge à l'exception de deux incidents (un déchapage et le bris d'un renvoi de suspension), remonta place par place pour atteindre la 4e à la 21e heure. Restait... les trois Audi, challenge impossible.
Et cette année ? Deux voitures vertes au départ, en 9e et 11e positions lors des essais préliminaires du 6 mai. Une poignée de précieuses secondes gagnées sur l'an dernier! Bourdais- Bouillon-Redon, Cottaz- Grouillard et Clérico ont un moral... pour quel but avoué? Puisque c'est lui qui le dira le mieux, laissons le mot de la fin à Monsieur le (jeune) team-manager.
"Entre le Tertre Rouge, Mulsanne, Maison Blanche, j'ai tout connu : le brouillard, la pluie, les crevaisons, les incendies. Sur ces 13,6 km dantesques, j'ai vu l'impossible devenir certitude, les favoris s'arrêter au premier virage, les poissards devenir des héros... Au Mans, tout peut arriver. Alors, cette année, nous allons essayer de monter sur le podium!"

Et voilà! On vous avait prévenu... Lorsqu'il en aura terminé avec sa seconde carrière, on peut d'ores et déjà en prévoir une troisième pour Henri: dans une rédaction. La Vie Mancelle et Sarthoise est sur les rangs...

Texte et photos : Alain Moro









24 Heures 2000 : la « Pesca-Courage-Peugeot » au ravitaillement.

En 2001, deux voitures vertes au départ !

Article paru dans « La Vie Mancelle Et Sarthoise n°357 »

Sensation : Pescarolo Sport

Une cérédibilité affirmée

Depuis le mois d'avril, Henri Pescarolo sait que sa Courage-Peugeot a le potentiel pour gagner. Avec la victoire remportée à Magny-Cours le 29 juillet, le voilà maintenant, totalement crédibilisé

Cinq mois qu'Henri Pescarolo attendait cela ! Depuis avril où sa Courage-Peugeot avait réalisé la course en tête en Challenge FIASportscar. D'abord à Barcelone, le 8 avril, où Boullion-Bourdais dominèrent l'épreuve avant d'abandonner sur problème de boîtier électronique. Puis à Monza, quinze jours plus tard, où le trio Boullion-Bourdais-Redon prit les commandes avant de renoncer sur un problème de pompe à huile. En cette fin août, l'ancien pilote ne cache pas sa satisfaction. « Le succès à Magny-Cours de Jean-Christophe Boullion et Laurent Redon me ravit tout particulièrement » nous confie-t-il.
« Cela atteste bien de la qualité de nos choix technologiques. Vaincre sur la piste des concurrents comme Ferrari et Dome, démontre la qualité de notre matériel. Voilà qui prouve la compétitivité du moteur Peugeot et bien évidemment du châssis Courage ». Cerise sur le gâteau: une autre bonne nouvelle est venue conforter ce succès puisque la cour d'appel de la Fédération Sportive Automobile Portugaise a entériné comme on pouvait s'y attendre l'autre première place décrochée, cette fois-ci en ELMS, sur le tracé d'Estoril le 15 juillet.

Banal fait de course.
Pour moi cela ne faisait guère de doute » explique Henri Pescarolo. « Pareil incident de course est arrivé plusieurs fois cette année en Formule 1 (NDLR par exemple entre Schumacher et Montoya au Brésil). Et à chaque fois, les commissaires ont plaidé le banal fait de course » Et le Sarthois de nous ré-expliquer que : « Boris Derichebourg sur sa Courage-Peugeot, s'est bel et bien fait dépasser, sous phénomène d'aspiration, par l'Audi Gulf de Tom Coronel. Puis, alors que Boris essayait de repiquer à droite pour le dépasser à son tour le pilote hollandais, ce dernier a soudainement appuyé son freinage ! La Courage-Peugeot a malencontreusement et bien involontairement touché l'Audi-Gulf par l'arrière, provoquant sa sortie de route. » Mais ajoute Henri Pescarolo: « tout autant que la victoire, c'est la manière dont nous avons conduit auparavant notre course qui m'a satisfait. Car pendant cinq heures et demie, nous avons roulé dans les temps de l'Audi ». Heureux, le team-manager manceau l'est particulièrement. Surtout de constater que la Fédération Sportive Automobile Portugaise n'a pas « docilement et confraternellement » soutenu le collège des commissaires du tracé lusitanien. « Fort heureusement, confie-t-il, Maître Veyron, qui siège à la FFSA, m'avait fort bien argumenté le dossier ».

Que par Le Mans !...
Ce double succès d'Estoril (ELMS) et de Magny-Cours (FIA-Sportscar) attise-t-il davantage de convoitise ? « Vous le savez mieux que moi, rétorque Henri Pescarolo. Il n'y a pas un programme démesuré de courses sportsprototypes sur le continent européen. Entre Magny-Cours et notre prochain rendez-vous au Nürburgring, (toujours en FIA-Sportscar), début septembre : songez qu'il y aura eu pas moins de cinq semaines ! En dehors du Mans, ici en Europe, c'est plutôt le néant. Il n'y a que sur le sol américain, que les sports-prototypes marchent bien. Reste qu'il est impossible, pour une petite structure basée en Europe telle Pescarolo Sport, de faire tous les 15 jours les va-et-vient avec les USA. Que nous reste-t-il alors pour courir ? L'ELMS ? Panoz n'a pas l'air franchement de vouloir s'en préoccuper. D'ailleurs le peut-il vraiment ? Les circuits qu'il a pu décrocher ne sont pas des "majors circuits". Pas de Silverstone ! Pas de Monza ! Pas de Spa ! Alors, ce que l'on constate maintenant, c'est qu'en ELMS, plus personne n'y va ! Il y a également le Challenge FIA- Sportscar. Là, il y manque les retombées. Et surtout les partenaires susceptibles d'apporter les budgets de compétition et de communication importants. Et, je ne vous parle pas des incompatibilités de règlement entre ELMS et FIA-Sportscar !...Les gens ne voient que par Le Mans. Or personne dans le milieu automobile ne peut fabriquer une auto en sachant qu'elle va rouler seulement quelque temps auparavant, pour préparer les « 24 Heures ». Puis qu'on va, ensuite, la remiser au garage pendant neuf mois ! »

Enfin victorieux
Il a fallu un certain temps pour savoir si le podium d'Estoril serait effectivement le bon. Au grand plaisir de Pescarolo, la voiture sarthoise fut déclarée vainqueur. Et le trio Boullion-Bourdais-Redon se vit confirmer dans leur victoire !

Enfin victorieux
Si à Magny-Cours, la Courage-Peugeot a dû batailler avec Dome et Ferrari pour s'imposer, au Portugal l'écurie sarthoise dut lutter âprement avec l'Audi R8 Gulf (n°7) jusqu'à sa sortie de route.

Pescarolo pour un championnat européen
Henri Pescarolo n'est vraiment pas satisfait des compétitions européennes de sport-prototypes. Alors, pour y remédier, le triple vainqueur du Mans préconise « d'abord qu'il y a urgence ! Il va falloir sérieusement y travailler ! Sans aucun doute, regrouper toutes les forces et plancher à nouveau pour aboutir à une solution. C'était auparavant un combat entre la FIA et l'ACO. Je pense maintenant que ça ne l'est plus. La FIA voulait remplir sa grille F1 de grands constructeurs. Avec Toyota, le plein est maintenant fait. Et puis, certains commencent à comprendre que la place n'est peut-être pas bonne à prendre en Formule 1.
Surtout, le Parlement Européen a clairement signifié à la FIA que le monopole d'organisation avait ses limites. Il y a matière à exploiter cette prise de position. A l'ACO d'y réfléchir, pour nous proposer véritablement quelque chose. Par exemple un programme significatif, du genre « Challenge Européen », qui passerait par Silverstone, Monza, le Nürburgring et Spa, après avoir disputé Daytona et Sebring puis Atlanta. Au minimum cinq ou six épreuves, soit de 1 000 Kilomètres, de 12 ou de 24 Heures. L'ACO est assez forte, selon moi, pour ça. Elle est la première intéressée car si, dans l'avenir, elle veut trouver des concurrents, encore faut-il que ceux-ci puissent vivre aussi le reste de l'année en faisant des courses !...
» (Philippe Pasteau)

Extrait de "Le Mans Racing" n°3 Octobre / Novembre 2001

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