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La C60 "Evolution" Judd testée
Afin de fêter les 20 ans de sa présence au départ des « 24 Heures », Yves Courage entend bien engager sa propre voiture. La nouvelle C60 « Evolution » mue par un Judd 4 litres a effectué ses premiers tours de roues sur le tracé du Bugatti. « Le châssis C 60 a subi quelques petites modifications et retouches aérodynamiques car nous avons continué à travailler sur la base que l'on connaît » , explique Douglas Semmes. Sous le capot on découvre maintenant le moteur Judd 4 litres accouplé à une boite X-Trac non plus longitudinale à commande par câble, mais transversale à commande rigide. « Nous avons trouvé avec Judd l'allié qui nous convient, précise le responsable de Courage Compétition. Le motoriste de Rugby souhaite en effet davantage travailler avec un véritable constructeur de châssis qu'un simple client. Boris Derichebourg n'a effectué qu'un simple roulage, précédant tout un programme d'essais et un véritable test d'endurance de 24 heures sur un circuit très rapide ». Courage Compétition souhaite engager un, voire deux exemplaires, de cette C60 « Evolution »-Judd, au mois de juin dans la Sarthe. Parallèlement à cette opération, trois écuries (dont une américaine et une britannique) ont sollicité le constructeur manceau pour la fourniture de châssis. (Philippe Pasteau)
Extrait de "Le Mans Racing" n°4 Décembre / Janvier 2002
Des essais plus que prometteurs
Yves Courage ouvre une nouvelle page. Le Manceau courra cette fois-ci sous sa propre bannière. Les premiers essais se sont avérés positifs. De quoi espérer briller l'année du 20e anniversaire du team.
Pour
la première fois depuis très longtemps, Yves Courage a pris quelque repos durant
les vacances de Noël. Après un début d'automne plutôt studieux et très important
pour la saison, Yves Courage a eu envie de décompresser. La restructuration de
son affaire effectuée et les premiers essais de la C60 à moteur Judd ont poussé
le constructeur sarthois vers la Norvège, là où réside Pierre Després, ancien
responsable marketing du team. Cet «exil » d'une semaine n'a pas empêché le Sarthois
de travailler quelque peu, notamment en nouant de sérieux contacts de ce côté-ci
du Cercle Polaire. Entre deux séances de ski de fond, Yves Courage a pu se rendre
compte de l'intérêt que l'écurie « Courage-Compétition » continue de susciter
dans le monde de l'endurance. Notamment dans ce pays de la Scandinavie. Durant
ce court séjour, il a même pu rencontrer le Suédois Stanley Dickens, ancien vainqueur
des « 24 Heures du Mans » avec Mercedes. Et l'on peut dire qu'entre les deux hommes,
le courant est bien passé. Le champion nordique a même été séduit par le projet
que lui a présenté son interlocuteur cénoman. « Ce n'est un secret pour personne,
affirme Yves Courage. Dickens lui-même l'a déjà évoqué dans la presse de son
pays. Les « 24 Heures » lui manquent et il a fort envie de se réinvestir dans
un team et surtout de s'en donner les moyens. En tous les cas, les premiers contacts
avec lui sont plutôt bons et je crois que c'est le genre de type propre qui sait
ce qu'il veut. » Mais pour Courage et toute son équipe, les choses doivent
maintenant aller très vite. Il y a même urgence puisque les « 12 Heures de Sebring
», manche phare du championnat ALMS, sont inscrites au programme du team sarthois
dès le 16 mars prochain.
Les jours défilant à grande vitesse, Yves Courage
peut pourtant être plutôt satisfait des premiers essais de la toute nouvelle C60.
Sur le circuit de Magny-Cours, le proto a surpris par ses performances. « Ce
qui est rassurant lorsque l'on remet sur la piste une voiture que l'on a juste
fait évoluer à partir de passages en soufflerie, c'est de valider de manière formelle
les nouveautés aérodynamiques sans nuire à l'équilibre général » appuie l'intéressé.
Et pour mieux confirmer son optimisme naissant, l'homme installé au Technoparc
du Mans n'hésite pas à préciser que les prometteurs chronos réalisés l'ont été
en configuration course (40 litres embarqués) et avec d'anciennes enveloppes Michelin
puisque les contrats ne sont pas en re signés avec Bibendum. « Or, d'entrée,
alors que nous avions dû remédier entre-temps à un problème d'anti-plongée sur
l'arrière sur la piste d'essai de Ladoux, les temps enregistrés ont montré le
nouveau potentiel de la voiture. À Magny-Cours, nous avons tourné en 1'26"8 alors
que le temps de la pôle dans cette discipline se situe depuis l'été dernier à
1'28"7. » Plutôt intéressant comme première approche...
Après cette séance
menée bon train et ces 800 kilomètres avalés en une journée et demie, on pouvait
comprendre la joie des deux pilotes Cottaz-Derichebourg. « C'est certainement
l'un des protos les plus compétitifs que j'ai pu piloter » a conclu le Lyonnais,
fidèle de « Courage-Compétition » et assez euphorique à l'issue de ces tests inauguraux.
Reste maintenant à confirmer dans deux mois exactement en Floride lors des "12
Heures de Sebring". Entre-temps, les ingénieurs de l'écurie sarthoise auront certainement
encore fait progresser le nouveau binôme châssis C60 Evolution IV - moteur V 10
Judd. Histoire de le placer en bonne position pour l'année du 20e anniversaire
du team français.
Daniel
Rivard Un renfort de choix
C'est à Londres que Daniel Rivard a fait
ses premiers pas dans le monde de l'automobile. Bien que passionné par la compétition,
au point d'avoir lui aussi rêvé de monter sa propre écurie, cet industriel de
Durtal caresse enfin ce rêve d'adolescent. « Mon père était garagiste et j'aurais
bien aimé moi aussi toucher à la mécanique. Mais le destin ne l'a pas voulu et
c'est sans doute ce qui m'a rapproché d'Yves car lui est allé au bout de ses idées.
Je connaissais sa réputation de constructeur, mais j'ai vraiment découvert le
personnage lors d'une action de promotion sur le Bugatti. » Aujourd'hui encore,
ce spécialiste de l'enfouissement de réseaux (télécoms ou autres) avoue avoir
été séduit par le discours passionné du Manceau. Du coup, par le biais de sa société
Marais SA (300 salariés), il décide de venir en aide à l'écurie sous la forme
d'une prise de participation. « Sa compétence technique n'étant pas en cause,
il est clair que l'aide que je peux lui apporter se situera dans les domaines
du marketing et de la communication. » G.H.
Extrait de "Le Mans Racing" n°5 Février/Mars 2002
Yves
Courage
« Le Mans, c'est toute ma vie »
A 52 ans, Yves Courage ouvre un nouveau chapitre. Le voilà redevenu concurrent à part entière sur la piste afin de célébrer les 20 ans de « Courage Compétition.» Confidences d'un homme qui a tracé toute sa vie sur la piste du Mans.
Le
Mans Racing : Yves Courage, la course automobile a commencée comment
?
Yves Courage : C'est clair, déjà tout
jeune je voulais devenir pilote. A quinze ans et demi, j'ai débarqué à l'Ecole
Winfield de Magny-Cours pour profiter des conseils d'un moniteur alors réputé,
un certain Henry Morrogh. Au volant d'une Lotus Junior, j'ai fait mes premières
armes. Épreuves de qualification de la Coupe R8 Gordini, puis pilotage d'une Formule
Renault : j'ai découvert, comme j'ai pu, la piste. Mais je n'avais pas d'argent.
Alors, je me suis replié comme beaucoup, à 17 ans, vers la course de côte.
Le
Mans Racing : Et ça a marché ?
Yves Courage
: Je peux dire que oui. Entre 1973 et 1980, au volant d'une Formule 2, j'ai disputé
pas mal d'épreuves et j'en ai remporté aussi pas mal (NDLR : 83 victoires exactement)
dont la plus prestigieuse : la fameuse Course de Côte du Mont-Dore.
Le
Mans Racing : Vous avez également découvert la piste ?
Yves
Courage : Oui, aussi parallèlement puisqu'en 1977 j'ai participé aux
« 24 Heures du Mans » sur une Porsche Carrera. Engagé sur cette voiture avec Laplacette-Segolen,
nous avons abandonné vers la 15e heure sur bris de cardan. En 1978, toujours avec
Laplacette, associés cette fois à Salamin-Vial, j'ai remis cela. Nous nous sommes
alignés au volant d'une Porsche 930 3,3 litres. Pas de chance pour nous, nous
avons encore abandonné à 2 h 30 du matin suite à un tête-à-queue, pneu droit éclaté,
en panne sur le circuit. J'ai remis encore cela l'année suivante en 1980, cette
fois-ci au volant d'une Chevron B36 avec Jean-Philippe Grand. La guigne totale
avec un nouveau tête-à-queue puis un accrochage avec la Porsche 935 de Sherwin
pour un abandon après 40 minutes de course !
Le
Mans Racing : 1981, la satisfaction ?...
Yves
Courage : Oui, puisque toujours avec JeanPhilippe Grand comme co-équipier,
cette fois-ci sur une Lola T 298, nous avons réussi à terminer la course malgré
un problème de pompe à eau. Qui plus est : nous sommes arrivés 18e au général,
4e du Groupe VI et 1ers de la Classe 2 litres !
Le
Mans Racing : Après Yves Courage est devenu constructeur...
Yves
Courage : Oui, mais pas par hasard ! J'ai eu la chance alors de rencontrer
Marcel Hubert ! Marcel, en cette année 1981, c'est l'ingénieur aérodynamicien
au talent incroyable, père des Alpine-Renault qui se sont distinguées sur le tracé
manceau. C'est le concepteur de l'exceptionnelle A 442-B gagnante de 1978. Marcel
pour moi, c'est aussi cet homme avec sa foi extraordinaire qui m'a convaincu que
nous pouvions, ensemble, construire une voiture et... courir au Mans ! Je dois
le dire : sans Marcel Hubert, « Courage Compétition » n'aurait jamais existé !
Le
Mans Racing : Première apparition de votre voiture au Mans ?
Yves
Courage : Ce fut donc en 1982. Nous étions au début du "Groupe C".
Notre voiture était alors une Cougar motorisée par un Ford 3,3 litres. Nous étions
fiers de présenter notre propre auto pour la première fois au pesage des « 24
Heures » ! C'était une sacrée performance pour la petite équipe que nous étions.
Autour de Marcel Hubert, se trouvaient déjà Alain Touchais et Jean-Claude Rose
(deux autres anciens de RenaultSport). Au départ de la course nous étions trois,
avec JeanPhilippe Grand et Michel Dubois, à en partager le volant. Le baptême
du feu a été difficile avec un abandon sur casse transmission avant 5 heures du
matin.
Le
Mans Racing : L'aventure était lancée !...
Yves
Courage : Oui, et pas terminée !... Depuis, pour moi les « 24 Heures
» sont devenues toute ma vie. Et un choix que je n'ai jamais regretté. Mais cette
histoire n'est pas que la mienne. C'est avant tout une histoire d'hommes. Il ne
faut pas oublier des gars comme Jacques Petitjean (NDLR : Directeur de la Communication
de Primagaz) ou encore Claude Roux (NDLR Directeur de l'entreprise de visserie
Simmonds à SaintCosme en Vairais dans notre département de la Sarthe). Sans ces
hommes-là « Courage Compétition » n'aurait jamais pu franchir tous les obstacles
que nous avons rencontrés. A l'image de Daniel Rivard qui nous a rejoint il y
a peu et qui va apporter toute sa foi et sa compétence pour que nous puissions
encore développer de nouveaux projets.
Le
Mans Racing : Et l'édition des « 24 Heures » qui vous a le plus marqué
depuis ces 20 ans ?
Yves Courage : C'est
1995 ! (long silence). Tout d'abord parce que cela avait plutôt mal commencé.
Dès le début de course, Mario Andretti avait dû revenir au stand pour effectuer
une réparation qui nous avait déjà coûté la bagatelle de 30 minutes. Changement
de décor ensuite : puisque, quasiment vingt-quatre heures plus tard, nous étions
en train de jouer la... gagne face à une McLaren dans une course incroyablement
dure, courue sous la pluie ! Et le final en devenait insensé. La foule hurlait
«Allez ! Allez ! » à chaque passage de la Courage. Bob, au volant, porté par la
foule n'y comprenait plus rien. « J'ai gagné ou j'ai pas gagné ? » me criait-il
dans le casque-radio, à chaque fois. Et, à chaque fois la foule y allait encore
de plus belle !
Le
Mans Racing : Vous êtes passé de peu à côté!...
Yves
Courage : (Long soupir). Comme vous dites ! C'est fou, car c'était
vraiment l'année où l'on devait gagner ! Mario, en cette année 1995 nous avait
apporté toute son aura, tel le monstre de légende qu'il était. Également il avait
amené dans ses bagages l'appui très officiel de Porsche. Or, cette année 1995
aura, finalement, été un grand cauchemar. La victoire nous a filé inextremis entre
les doigts. Dommage, car un succès de notre modèle C34 aurait en effet magnifiquement
bouclé tout un chapitre de notre histoire.
Le
Mans Racing : Et l'édition des « 24 Heures » que vous tenez absolument
à oublier ?
Yves Courage : Sans conteste
1988 ! Cette année-là Ukyo Katayama dès 20 h 00 nous détruisit complètement la
voiture dans le « virage du karting » à Maison Blanche. Comble de malheur le seul
ensemble récupérable sur l'auto (une roue avec son porte-moyeu) nous a été volé
par des spectateurs ! Et, comme si la guigne ne suffisait pas, vers 22 h50 l'équipe
- sans doute stressée sous le coup de notre premier abandon - fit une mauvaise
manoeuvre au moment du « refuelling » lors d'un arrêt au stand. Le banal ravitaillement
s'est transformé pour toute l'équipe en tragédie. Des gouttes de carburant sont
tombées sur le turbo surchauffé et sous le capot tout s'est enflammé ! En si peu
de temps ce fût pour nous la Bérézina totale !
Le
Mans Racing : La dernière édition où l'on a vu une Courage alignée
par votre propre team ?
Yves Courage :
C'était en 1999. Notre équipe « Courage Compétition » alignait un châssis C52.
Cette année-là Henri Pescarolo inaugurait sa propre structure en engageant un
modèle C51. Sur notre Courage-Nissan, Caffi-Montermini-Schiattarella terminèrent
à une honorable 6e place. Cependant les accords avec Nissan cessèrent là ! Ce
fût une énorme déchirure car avec Paolo Catone, Jean-Claude Rose et Alain Touchais,
nous avions conçu un châssis spécial pour recevoir le moteur Nissan. Nous y avions
mis toute notre expérience, nos idées, notre savoir-faire ! Ne pas pouvoir la
faire courir nous-mêmes nous a fendu le coeur.
Le
Mans Racing : « Pesca » et Philippe Gache sont arrivés au bon moment
!...
Yves Courage : On peut le dire. Fort
heureusement, Henri Pescarolo et Philippe Gache ont été intéressés pour l'aligner
en course. Sans eux, nous n'aurions pas pu franchir le cap. Et puis, comble de
bonheur il y a eu la 4e place décrochée au Mans en cette année 2000 par l'équipe
d'Henri, juste derrière les trois Audi ! Voilà qui nous a remis du baume au coeur.
Voilà surtout qui démontrait le bien fondé de nos études et prouvait que cette
dernière Courage C60 avait le véritable potentiel pour gagner des courses.
Le
Mans Racing : 2002, c'est le grand retour en piste ?
Yves
Courage : (avec une longue inspiration) Oui ! Et, cela n'est pas dû
au hasard. Les raisons en sont multiples. En premier lieu, Henri Pescarolo n'avait
pas une assurance de travail courant sur plusieurs années. En second lieu, nous
nous sommes aperçus qu'il nous était difficile d'avoir un « feed-back » technique
pertinent dans la connaissance de notre voiture si nous ne l'alignions pas nous-mêmes
en compétition. La troisième raison est d'ordre humain. Nous avons réalisé que
toute la synergie vécue au sein de « Courage Compétition » n'existait que parce
que notre équipe était sublimée par une véritable participation à la course. Notamment
lorsqu'elle relevait, elle-même, cet incroyable challenge du Mans ! Enfin, nous
arrivions, en cette année 2002, à ce chiffre magique, un anniversaire que nous
devions fêter par notre retour : 20 ans que nous existons ! Voilà pourquoi nous
avons dit « Banco ».
Le
Mans Racing : Et Daniel Rivard dans tout ça ?
Yves
Courage : La rencontre avec Daniel participe, également, pleinement
à ce choix de recourir à nouveau. Ce dernier est entré dans notre capital comme
actionnaire. Il amène sa compétence en matière de recherche en sponsoring. Ensemble,
nous avons décidé d'un projet sur trois ans pour trouver un constructeur partenaire
afin de donner à l'entreprise sa vitesse de croisière. En parallèle, nous allons
développer un projet industriel, celui de construire des barquettes type LMP 675
pour les faire piloter par des VIP ou des Clubs d'Entreprises. Cela semble curieux,
mais nous avons déjà une demande en ce sens-là. Enfin, nous allons développer
une activité toute spéciale d'engineering de niche en partenariat avec Dassault.
Mais là, je ne peux pas vous en dire plus.
Le
Mans Racing : Revenons à la course, quels sont vos objectifs ?
Yves Courage : Notre objectif principal c'est
Le Mans. C'est de réussir à y aligner une voiture fiable le plus proche possible
d'Audi. Il y a du travail, mais déjà notre staff technique est en place. Paolo
Catone reste le responsable des études et du projet de notre nouvelle voiture.
Franck Giffard a en charge sa fabrication. Tout nouvellement recruté. Denis Morin,
ancien pilote et exresponsable de la compétition chez Venturi, dirigera son exploitation
en piste. En tout et pour tout, dix-huit personnes composent aujourd'hui notre
équipe.
Le
Mans Racing : Vous alignerez combien de voitures ?
Yves
Courage : Nous avons prévu deux voitures pour Le Mans avec des châssis
C60 « Evolution ». Nous avons déjà effectué pas mal d'essais en soufflerie chez
Sardou à Lagny. Nos voitures seront motorisées par le Judd V8 4 litres. Celui-là
même qui vient de l'emporter dans un châssis Dallara-Oreca à Daytona. Certes,
Daytona n'est pas Le Mans. Mais rassurez-vous, moi je sais très bien les modifications
qui ont été faites par Judd afin de rendre compétitif et fiabiliser ce moteur
!...
Le
Mans Racing : Avec quels pilotes ?
Yves
Courage : Nos pilotes ne sont pas encore désignés. Mais nous aurons
aux côtés de Didier Cottaz et de Boris Derichebourg de très belles pointures.
Nous sommes actuellement en train de discuter avec plusieurs d'entre eux.
Le
Mans Racing : Comment allez-vous préparer « Le Mans » ?
Yves
Courage : Après nos essais à Magny-Cours les 12 et 13 février puis
à Barcelone les 3 et 4 mars, nous roulerons sur le Bugatti. Pour être plus proche
de la réalité et de la vitesse atteinte sur le grand tracé du Mans, nous irons
effectuer des tests sur une piste très rapide. Probablement à Monza. Pour couronner
le tout nous réaliserons un test de 24 heures - grandeur nature - soit à Magny-Cours,
soit au Castellet.
Le
Mans Racing : Pas de courses véritables en dehors du Mans ?
Yves
Courage : Si. Nous serons présents en Sport. FIA à Barcelone le 7 avril
et au moins à Atlanta, le 13 octobre en ALMS, pour « Petit Le Mans ».
Le
Mans Racing : Tendu, Yves, à l'idée de revenir en piste ?
Yves
Courage : Pas du tout ! Jamais comme maintenant, je n'ai été aussi
serein.
Extrait de "Le Mans Racing" n°6 Avril 2002
UNE LM P675 AVEC UN MOTEUR SARTHOIS!
La course de Nürburgring annulée, on ne reverra pas la C60 cette saison en FIA-Sportcars. Yves Courage regarde maintenant du côté de l'ALMS. "Nous serons au départ du Petit Le Mans " confie-t-il. "Miami, pour l'instant, ne fait pas partie du programme ". Ce qui occupe le plus Yves Courage, c'est la construction de sa... nouvelle LM P675. "Autour du châssis C60, nous avons développé de nouveaux composants. Une nouvelle définition des épures et de la géométrie des suspensions a été mise en chantier afin de répondre au nouveau cahier des charges concernant la catégorie LM P675, notamment pour ce qui concerne le gain de poids." Et Yves Courage d'ajouter : "Des clients sont intéressés par ce type de voiture. A nous de répondre présents et de leur proposer un matériel compétitif." Question motorisation, les acquéreurs auront le choix entre plusieurs options : "Cette nouvelle LM P675, explique le constructeur sarthois, est prévue pour recevoir tous types de moteurs. A commencer par le moteur AER-MG 2 litres turbo, vu cette année au Mans sur les MG EX257 officielles. Mais en plus, nous travaillons tout spécialement â l'adaptation dans notre châssis d'une toute nouvelle motorisation française et même... sarthoise ! JPX vient en effet de créer son propre moteur V6". JPX n'est pas n'importe qui car l'entreprise, située à Vibraye, est une spécialiste de très haute technologie en matière de motorisation, travaillant notamment pour plusieurs teams F1. "Notre collaboration, à ce titre, est entière et conjointe. JPX développera ce nouveau moteur 3,4 L atmosphérique (moins de 500 ch.) tandis que nous solutionnerons tout ce qui concerne son implantation dans un châssis." Beaucoup de travail en somme avant que cette toute nouvelle Courage-JPX ne fasse ses premiers tours de roues, programmés pour le mois de décembre. (Philippe Pasteau)