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Fils d'un milliardaire britannique du diamant, « Babe » Barnato hérite la fortune paternelle à l'âge de 2 ans. A 25 ans, il commence à courir à Brooklands abec une Locomobile de 8 litres. Il achète sa premiére Bentley en 1925 et se décide très vite à soutenir la société Bentley en apportant 100 000 livres. En retour, il obtient un volant dans l'équipe officielle. Pilote de très grand talent, Barnato gagne trois fois de suite les 24 Heures du Mans pour Bentley.
Texte Extrait de « Voitures de courses » de David Burgess-Wise
Le premier des trois
Dans
la longue histoire des 24 Heures, on n'a sans doute jamais connu un pilote aussi
fascinant que Woolf Barnato. Né en 1887, ce fils d'aventurier, parti barouder
en Afrique du Sud, hérita très tôt d'une immense fortune.
Avec les mines de diamant de Kimberley comme viatique, doté de surcroit
d'un solide tempérament accompagné d'une nature heureuse, celui
qu'on surnommait "Babe" fréquentait avec un égal bonheur
tous les milieux. Sportif de haut niveau, aussi à l'aise à la barre
de ses voiliers que sur les terrains de cricket, Barnato aimait, par dessus tout,
les belles voitures. Client de la première heure de la firme de Crewes,
il fut bien sûr amené à constater les affaires déclinantes
de Bentley. Confident auprès du créateur de la marque, Walter Owen
Bentley, Barnato se vit ainsi offrir de prendre des parts dans l'entreprise. A
partir de 1926, il est même probable que sans l'argent du milliardaire,
Bentley aurait déposé son bilan. Devenu actionnaire majoritaire
au fil des aléas du marché, Barnato allait tout naturellement prendre
les commandes de Bentley Motors en un peu moins de deux ans.
C'est donc sous
la double casquette de "patron" de la marque et de pilote d'usine que
le souriant "Babe" allait découvrir le circuit du Mans en juin
1928. Son approche sera modeste puisque le néophyte se contentera de la
vieillissante 4,5 litres qui avait été prise l'année précédente
dans le fameux crash de Maison-Blanche. Ce choix s'avérera cependant le
bon puisqu'avec son riche ami Rubin, débutant lui aussi, Barnato tiendra
tête jusqu'au bout à la puissante Stutz de Brisson-Bloch. Cette bonne
"fortune" au Mans, Barnato n'allait jamais s'en départir, comme
en 1929 où, testant le tout nouveau modèle "Speed six",
il allait s'imposer en compagnie du fougueux Birkin, établissant un nouveau
record à la distance de 2 844 kilomètres. Un an plus tard, et avec
un nouveau partenaire (Glen Kidson cette fois), il améliorait son propre
record (2 930 km), à l'issue d'un duel terrible avec la Mercedes de Caracciola.
Ce «coup du chapeau», trois années de suite, allait offrir
au plus chanceux des Bentley's Boys une gloire éternelle. Premier président
du légendaire "Bentley Drivers Club" dont il favorisa d'ailleurs
la création (1936), "Babe" restera fidèle à son
image souriante jusqu'à son dernier soupir en 1948. - Georges Helmet
Extrait de "Le Mans Racing" n°10 Octobre / Novembre 2002
Né
en 1895, Woolf Barnato fut une des figures les plus fameuse de l'histoire du sport
automobile d'entre les deux guerres. Fils d'un propriétaire de mine de
diamants d'Afrique du Sud, héritier d'une immense fortune, passionné
d'automobiles de sport, il fut le plus célèbre des « Bentley
Boys »
et, au volant des plus rapides voitures de cette marque, il se révéla
être un pilote de grande classe.
Il débuta sa carrière
sportive en 1921, au volant d'une Locomobile de 8 l. rapportée des États-Unis
puis, après avoir brillamment piloter, diverses voitures à Brooklands,
dont une Hispano-Suiza, il acquit en 1925 sa première Bentley avec laquelle
il remporta plusieurs épreuves avant d'établir, en septembre 1925,
le record du monde des vingt-quatre heures en catégorie 3 l, à 152
km/h de moyenne.
A cette époque,- W.O. Bentley réussit à
le convaincre de financer son entreprise : Barnato y engloutit au cours des ans
près de 100 000 livres sterling, mais eut le plaisir de pouvoir posséder
et de piloter les plus belles Bentley jamais construites.
Pilote habile et
membre permanent de l'équipe d'usine - une des conditions de son soutien
financier -, il réussit à remporter trois fois consécutivement
les Vingt-Quatre Heures du Mans : en 1928 avec Bernard Rubin au volant d'une 4,5
l, en 1929 avec une 6,5 (,.partagée avec Birkin, devant trois autres Bentley
et, enfin, en 1930, toujours sur une 6,5 l, avec Kidston. Ce fut la dernière
participation de l'équipe d'usine. Bentley connaissait alors de nouveaux
ennuis financiers que Barnato ne put résoudre sans risquer sa fortune entière.
Après la prise de contrôle par Rolls-Royce en 1934, Barnato, qui
en possédait une partie du capital, se retrouva membre dû conseil
d'administration de Bentley.
Cette année-là, il commença
de réaliser un de ses plus chers projets : la construction d'une monoplace
destinée à battre le record de la piste de Brooklands. Avec l'aide
de Walter Hassan, il modifia une de ses 6,5 l en monoplace surbaissée,
équipée d'un moteur suralimenté qui explosa lors de la première
sortie, non sans avoir permis de boucler le circuit de Brooklands à 184
km/h de moyenne. Le montage ultérieur d'un moteur de 8 I améliora
la performance (229 km/h) et la Barnato-Hassan détint ainsi le record absolu
de la piste de Brooklands.
Célèbre aussi pour avoir, en mars
1931, battu sur l'itinéraire Paris-Nice le Train Bleu, au volant d'une
« Speed Six », Woolf Barnato nourut en 1948 et fut conduit à
sa dernière demeure par une Bentley de la grande époque.
Extrait de "Alpha auto - Grande encyclopédie de l'automobile"