Stanguellini
Sefa 1100 | |
Forte d'une multitude de petites cylindrées sportives, la société italienne Stanguellini de Modène décide d'engager ses spiders lors des 24 Heures du Mans 1958. Certes, il n'est pas question de se battre contre les Jaguar, Cooper, Ferrari et Maserati mais de courir dans la classe de l'indice de performances.
Spécialisée dans la réalisation de voitures très légères mais vives et rapides, la société Stanguellini de Modène a conçu plusieurs barquettes de course très populaires. En 1957, elle s'associe même avec Lotus pour proposer la Mk 11 à moteur Fiat de 1100 cm3 en position arrière. Pour les 24 Heures du Mans 1958, Stanguellini prépare deux spiders : l'un de 750 cm3, l'autre de 1100 cm3, chacun devant concourir dans sa classe respective. Malheureusement, la 1100 S ne pourra pas arriver à temps pour l'épreuve, coincée qu'elle était sur un wagon dans une gare française ! Ce sont donc les 750 S qui participeront à la course.
Des
750 bien musclées
Ces voitures ont été
en partie réalisées avec la Société d'Etudes françaises
automobiles, la SEFA, qui a apporté son savoir-faire en matière
de transmission et de suspensions (Stanguellini fera aussi régulièrement
appel à Abarth). Les voitures adoptent en effet des suspensions avant à
roues indépendantes avec amortisseurs télescopiques De Carbon et
une boîte de 4 rapports. Selon le rapport de pont, ces petites barquettes
peuvent atteindre 195 km/h à 7100 tr/mn ou 195 km/h à 6600 tr/mn.
Pas mal pour une mini-cylindrée ! La 1100 S était dotée du
même châssis, mais le moteur provenait d'une Fiat 1100. Il s'agissait
d'un 4-cylindres de 1089 cm3 de petites dimensions, qui délivrait normalement
une quarantaine de chevaux. Après qu'il est passé entre les mains
des ingénieurs Stanguellini, sa puissance pouvait atteindre les 95 ch à
environ 7300 tr/mn !
Les 750S, avec leur minuscule 4-cylindres de 741 cm3,
développaient quant à elles pas loin de 75 chevaux! Il faut dire
que, dans les deux cas, le taux de compression avait nettement été
amélioré et la carburation était dévolue à
des carbus double corps Weber 40 DCO 28 (moteur 1100) ou DNR 32 (moteur 750) .
Le châssis tubulaire était recouvert d'une carrosserie en aluminium
permettant à la voiture de peser seulement 450 kg. La barquette présentée
ici était une de ces 750 usine, mais remotorisée par le 1089 cm3.
Fortunes diverses
Les trois 750 S engagées connurent des fortunes diverses : si les voitures pilotées par Guyot-Ros et Faure-Foury abandonnèrent respectivement à la cinquième et à la treizième heure, le bolide de Singrand-Nicol termina à la 19e place, après quelques péripéties pour le moins étonnantes. Jean Singrand, au tout début de l'épreuve, perdit son casque et dut s'arrêter pour le récupérer. Quant à Michel Nicol, il fut victime d'une sortie de route, son changement de vitesses s'étant bloqué ; il poussa sa voiture, réussit à la remettre sur la piste et à la faire repartir en première, juste de quoi terminer la course.
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Dimensions
et poids :
Longueur, largeur, hauteur, empattement non indiqués;
poids 450 kg.
Moteur
:
Quatre cylindres en ligne, 1089 cm3, alésage x course 68 x 75
mm, couple non indiqué, puissance moyenne 95 ch (69,5 kW) à 7300
tr/mn.
Performances
:
Vitesse maximale 200 km/h ; accélération (0 à 100
km/h) non indiquée.
Le tableau de bord est réduit à l'essentiel avec un compte-tours incliné et différents manomètres de pression et de contrôle. | |
Les roues à fil étaient non seulement très belles mais aussi légères. Les tambours de frein sont de gros diamètre. |