Alpine-Renault
A 442 | |
Jean Rédélé fut un génial transformateur de voitures de série françaises avant de devenir constructeur à part entière. Entamée en 1954 par la transformation d'une Renault 4CV, la carrière de pilote du Français va se poursuivre jusqu'au milieu des années 90 et s'achever avec l'arrêt de la production de la dernière Renault-Alpine, l'A 610, disparue au champ d'honneur de la concurrence.
Après
avoir engagé ses voitures avec un succès peu commun aux championnats
du monde des rallyes, dès leur création en 1971, Jean Rédélé
caressait un rêve secret: celui de remporter la victoire absolue lors de
la plus prestigieuse des courses d'endurance du monde, les 24 Heures du Mans.
Il avait commencé la folle aventure en 1963, avec son premier prototype,
la M 63 (précisément pour Le Mans 1963) . Le circuit sarthois n'était
donc pas un inconnu pour Rédélé qui avait été
mandaté par la Régie Renault, en 1952 déjà, pour disputer
les 24 Heures au volant d'une 4CV fort bien préparée puisqu'elle
frisait les 160 km/h avec un moteur de 1093 cm3!
C'est en souvenir de son succès
dans la Coupe des Alpes de 1954 que Rédélé a baptisé
sa marque du nom d'Alpine. La lettre A désignera donc tout naturellement
les modèles sortis des usines de Dieppe. Après sept séries
de modèles, Alpine donnera le jour à l'A 442 en 1975. Equipée
du V6 de 1996 cm3 utilisé depuis 1973, mais doté depuis cette année-là
d'un turbocompresseur, elle débutera officiellement en course à
Dijon, le 6 avril, aux mains de Gérard Larousse et Jean-Pierre Jabouille.
Son moteur est équipé de deux arbres à cames en tête
par langée de cylindres et développe, grâce aux 0,8 - 0,85
de surpression du turbo, une puissance de 500 ch à 9800 tr/mn pour une
cylindrée de p moins de 2 litres! Accouplé à une boîte
de 5 vitesses Hewland FG 400 reliée à un embrayage monodisque à
sec, il permet à cette première A 442 d'atteindre 349 km/h. Le châssis
tubulaire, avec moteur semi-porteur, est pourvu d'une suspension indépendante
sur les quatre roues, bien sûr. L'avant reçoit des triangles superposés,
ressorts hélicoïdaux et amortisseurs, télescopiques ainsi qu'une
barre antiroulis. A l'arrière, on trouve des triangles inférieurs
à deux bras parallèles et barres de poussée, le reste étant
identique à l'avant.
Victoire au Mans!
L'A 442 ne subira que des modifications de détails jusqu'en 1978, grande année de la victoire absolue d'Alpine aux 24 Heures du Mans. L'empattement sera allongé de 116 mm, les voies légèrement agrandies. Des améliorations aérodynamiques amènent la vitesse à 352 km/h. Le poids, de 685 kg sur l'A 442 de 1975, est passé à 715 kg, la capacité du réservoir est portée de 120 à 160 litres. Un nouveau modèle, l'A 443, a joué les lièvres durant une bonne partie de la course pour essouffler les Porsche, puis fût contraint à l'abandon au petit matin, peu avant sa principale concurrente, la Porsche de Wollek/ Ickx/Barth. Et le miracle arrive : ayant accompli une course très régulière, Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud franchissent en grands vainqueurs la ligne d'arrivée sur leur A 442. Le rêve devient réalité pour Jean Rédélé et Gérard Larousse, nommé directeur d'écurie en 1976 par Bernard Hanon, alors directeur délégué à l'automobile chez Renault, et dont il assumera plus tard la présidence.
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Dimensions
et poids :
Longueur 3,96 m ; empattement 2,35 m ; largeur 1,84 m; hauteur
non indiquée; poids 685 kg.
Moteur
:
Moteur Six cylindres en V à 90°, turbocompressé; alésage
x course 86 x 57,3 mm; cylindrée 1996 cm3; couple maxi non indiqué
; puissance 500 ch (368 kW) à 9800 tr/mn.
Performances
:
Vitesse maximale 349 km/h; accélération (de 0 à
100 km/h) non indiquée.
Pour une cylindrée de 1996 cm3, grâce à un imposant turbocompresseur, le moteur de l'Alpine A 442 développe 500 ch à 9800 tr/mn. Le bolide vainqueur du Mans en 1978 atteignait 352 km/h. | |
L'habitacle de la plus pure veine « compétition » : un grand compte-tours devant les yeux du pilote et des cadrans bien lisibles pour le renseigner sur toutes les fonctions du bolide. |