Mercedes
300 SL | |
Mercedes Benz 300 SL (1954)
L'année
1954 restera pour Mercedes une année importante, auréolée de gloire dans tous
les domaines. Sportif d'abord, avec la première victoire de la toute nouvelle
voiture de Formule 1 à carrosserie intégrale et moteur huit cylindres en ligne
développant 280 ch. C'était à Reims, au Grand Prix de France, et la puissante
allemande était pilotée par Juan Manuel Fangio, qui allait devenir champion du
monde. Mais le succès, Mercedes le connut aussi cette même année en présentant
sa fabuleuse 300 SL à portes « papillon ».
Conçue d'abord comme prototype en
1952, année où elle remporta les Vingt-Quatre Heures du Mans, la 300 SL commença
a être construite en série en 1954. Imposante, longue et racée avec sa ligne fuselée
et l'ouverture singulière de ses portes, mais aussi puissante et performante avec
son six cylindres en ligne de 3 litres placé à l'avant développant 215 ch et permettant
d'atteindre la vitesse folle à l'époque de 260 km/h sur certaines versions, la
300 SL « papillon » devient vite l'une des voitures les plus convoitées au monde.
Le père de cette voiture hors du commun, dont le sigle SL signifie « Sport Leight
» (Sport Léger), se nomme Rudolf Uhlenhaut. La 300 SL doit son originalité principale
à sa structure tubulaire à 1a fois légère et stable, qui pèse seulement 80 kg.
Mais cette structure, qui offre à la voiture une excellente tenue de route, ne
permet pas le montage de portes classiques. L'installation des portes « papillon
» ne fut donc pas à l'origine une oeuvre de style pure, mais une nécessité technique.
Dès
son apparition aux États-Unis, où elle rivalise avec les Porsche sur la côte californienne
auprès des stars qui s'exhibent à son volant, la 300 SL remporte un vif succès.
En Europe, son statut de voiture de série la plus rapide du marché, son allure
majestueuse, l'imposent en tête des sportives de luxe. Mais la 300 SL, brillante
entre les mains de pilotes chevronnés, peut aussi être dangereuse. Le freinage,
qui n'est pas à la hauteur de la puissance, surprend beaucoup de conducteurs.
Mercedes se rend vite compte de ce sérieux problème et décide de stopper la production
de la « papillon » à la fin de l'année 1957. Mille quatre cents exemplaires ont
alors été commercialisés. Aujourd'hui, cette Mercedes pas comme les autres reste
un modèle de collection très recherché. Et contrairement à la plupart des autres
voitures de l'époque, elle ne serait pas ridicule en performances si elle était
comparée à certaines sportives actuelles.
Extrait de "Les Voitures de Rêve - Un siècle d'automobile" de Guy JOURDAN