Maserati 300 S

La 300 S était le cheval de bataille de Maserati, au milieu des années 1950, dans presque tous les championnats internationaux de voitures de sport. Ces bolides de trois litres n'avaient alors rien de mauvais, mais la voiture manquait de puissance pour réussir à s'imposer totalement.

La 300s débuta sa carrière en course automobile au printemps 1955. Lors de son premier engagement déjà, aux Douze heures disputées sur le circuit américain de Sebring, le public vit que les deux Maserati toutes nouvelles bataillaient aux avant-postes : Spear/Johnston occupaient la troisième position, Valenzano/Perdisa la quatrième. Et au cours de la saison, la voiture remportait toujours des succès d'estime. Mais bien que la 300 S eût été particulièrement appréciée de ses pilotes pour sa tenue de route exceptionnelle et sa superbe maniabilité, les pilotes devaient se battre en raison d'un manque frustrant: la Maserati avait tout simplement trop peu de puissance.

Succès d'estime grâce à la fiabilité

Les ingénieurs de course de Maserati avaient d'abord basé le propulseur de la 300 S, prévu pour la Formule trois litres du Championnat mondial des marques pour voitures de sport, sur un moteur de 2,8 litres, riais les premiers essais au banc furent décevants. On se souvint subitement du moteur de Formule 1 de la Maserati 250F. On réalésa alors le six-cylindres à trois litres et on l'équipa de nombreux éléments de construction du moteur de Formule. La puissance qui en ressortit fut d'abord de 250 ch à 6500 tr/mn, les évolutions ultérieures permettant de gagner 30 chevaux de plus alors que le régime de puissance maximale se situait désormais à 7000 tours.
Cependant, cette puissance était toujours insuffisante contre celle des Mercedes 350 SLR, des Jaguar D-Type et des Ferrari à douze cylindres, lorsque ces voitures atteignaient l'arrivée. Mais la 300 S y parvenait toujours en pleine fiabilité lorsque la concurrence était confrontée à des problèmes techniques.

Victoires en série

Juan Manuel Fangio gagna ainsi, en novembre 1955, le Grand Prix du Venezuela, le duo Moss/Menditeguy occupant pour sa part, à l'issue des 1000 kilomètres de Buenos Aires, la plus haute marche du podium. En 1956, on enregistra encore une victoire aux 1000 kilomètres du Nürburgring (Moss/Behra) et une deuxième place lors de la légendaire Targa Florio (Taruffi). Les archives d'usine de Maserati annoncent qu'un total de 30 exemplaires de la 300 S furent construits. Mais au cours de la saison 1957 déjà, l'écurie italienne engagea principalement la 450 S beaucoup plus puissante, dotée d'un moteur à huit cylindres en V développant 400 ch pour une cylindrée de 4,5 litres.

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Dimensions et poids :
Longueur 4,15 m, largeur 1,45 m, hauteur 0,98 m; poids 750 kg.

Moteur :
Six cylindres en ligne; alésage x course 84 x 90 mm; cylindrée 2991 cm3; couple maxi non indiqué; puissance 280 ch (206 kW) à 7000 tr/mn.

Performances :
Vitesse maximale 290 km/h ; accélération (de 0 à 100 km/h) 5 sec.

La place offerte dans la Maserati 300 S est considérable si on la compare à celle des voitures de course actuelles. La générosité caractérise aussi le diamètre du volant bois à trois branches. Maserati engagea sa voiture de course pour la première fois en 1955. Elle pesait juste 750 kilos, poids fort modéré pour une puissance de 280 chevaux!

Les six-cylindres en ligne ne suffisaient pas ! Le moteur de trois litres, même en développant sa puissance maximale de 280 ch, ne pouvait pas lutter à armes égales contre une concurrence bien plus forte.

Extrait de "L'atlas des Bolides" des Editions Atlas