Lola
T70 MK III B | |
Le 2 février 1969, à 15 heures (locales), la course des 24 Heures
de Daytona s'achevait, première manche du Championnat international des
marques. Contre toute attente, alors que les Porsche étaient grandes favorites
avec notamment les 908, une Lola remportait l'épreuve. C'était la
T70 Mk III B de Mark Donohue et Chuck Parsons, admirablement préparée
par l'écurie privée de Roger Penske. Une autre se classait en deuxième
position, conduite par Motschenbacher et Leslie.
Fulgurant succès donc,
absolument inespéré...A noter que cette voiture ne fut engagée
en course que par des écuries privées!
La
Lola T70 apparaît en 1965. Auparavant, Eric Broadley, propriétaire
de la marque, avait réalisé à grands frais la Lola GT qui
fut vendue en 1964 à Ford et dotée d'un moteur de la marque américaine.
D'ailleurs, cette annéelà, Broadley l'avait passée aux États-Unis
pour mettre au point celle qui allait devenir la Ford GT 40.
Broadley avait
réalisé un châssis exceptionnel pour sa GT, construction monocoque
à double tube. Celui-ci fut, bien sûr, repris pour la T70 dont la
première série pouvait être dotée de deux moteurs au
choix: le Ford V8 de 4,8 litres ou le Chevrolet V8 de 6 litres. La voiture fut
immédiatement engagée dans diverses courses anglaises avec un grand
succès, ce qui valut à Broadley un bon nombre de commandes passées
par des écuries privées. La T70 Mk II, puis la Mk II B succédèrent
à la version originale et remportèrent encore de nombreuses victoires
ou places d'honneur. La Mk 111 fut lancée au Racing Car Show de Londres
1967 avant de céder sa place à la Mk III B, modèle nettement
amélioré de la Mk III. Lola entendait se lancer officiellement dans
le Championnat international des marques.
Un moteur unique : Chevrolet
Alors
que la Mk III était proposée avec trois moteurs au choix (Ford V8,
Chevrolet V8 ou Aston Martin V8 de 5 litres à double arbre à cames
en tête), la Mk III B était exclusivement livrée dotée
du Chevrolet V8 de 5 litres de cylindrée pour répondre aux exigences
du groupe 6 (sport prototypes) dans lequel elle était engagée. Alimenté
par injection Lucas, le moteur développait 500 ch à 6600 tr/mn.
La
suspension était indépendante sur les quatre roues, bien sûr
par doubles triangles, barre stabilisatrice, ressorts hélicoïdaux
et amortisseurs télescopiques à l'avant, triangles inférieurs
renforcés et inversés, jambes de poussée inférieures,
biellettes transversales et jambes de poussée supérieures. Un ensemble
ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques ainsi que
barre antiroulis équipait l'arrière. Les lignes superbes de la carrosserie
étaient dues elles aussi à Eric Broadley. Après une saison
1969 encourageante, Lola totalisait 20 points. marqués lors de 6 des onze
épreuves inscrites au calendrier, et la T70 Mk III B se permettait même
de glaner la troisième place au classement général du championnat,
derrière les Porsche 903 et les Ford GT 40. A noter que les deux premières
étaient inscrites en Sport-Prototype, Lola étant en catégorie
Sport. Enfin, Lola reléguait au 4e rang une marque dont vous avez sûrement
déjà entendu parler : Ferrari, avec ses 312/P « sport proto
».
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Dimensions
et poids :
Longueur 5 m; empattement 2,41 m; voie avant 1,30 m; voie arrière
1,43; poids 900 kg.
Moteur
:
Huit cylindres en V; alésage x course 102,4 x 76,2 mm; cylindrée
5020 cm3; puissance 500 ch (368 kW) à 8000 tr/mn; couple maxi 550 Nm.
Performances
:
Vitesse maximale env. 320 km/h (pont long).
Le V8 Chevrolet de 5 litres installé dans la Lola T70 Mk III B de 1969. On remarque les buses d'injection sur les quatre prises d'air, modification essentielle apportée au moteur cette année-là. | |
Voici le poste de travail typique d'un pilote participant au Championnat international des marques à la fin des années 1960. |