Ferrari
250 GTO | |
Superstar des années 60, la Ferrari 250 GTO est désormais la voiture la plus recherchée. Sa valeur est phénoménale, au point d'être devenue quasiment inestimable. Symbole du mythe Ferrari, elle est le monstre sacré par excellence, le chef-d'oeuvre dans toute sa plénitude.
Une très grande habileté politique n'était pas la moindre des qualités d'Enzo
Ferrari. La naissance de la 250 GTO en est nue belle illustration. Pour en comprendre
la subtilité, il est indispensable (le faire un bref retour en arrière.
En
1955, après le terrible accident des 24 Heures du Mans qui avait entraîné la mort
d'une centaine de spectateurs, les autorités sportives prirent des mesures pour
éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise. Parmi diverses décisions, il
fut admis que les voitures de sport engagées dans les courses d'endurance seraient
non plus des évolutions de voitures de Grand Prix à deux places mais des modèles
dérivés de voitures commercialisées, notamment celles de Grand Tourisme. En 1956,
les courses de GT commencèrent à prendre un certain essor. Encouragée par ce développement,
la Fédération Internationale de l'Automobile, la F.I.A., décida de créer, pour
1962, truc nouvelle discipline : le Championnat du monde des Voitures de sport.
Pour prétendre s'aligner dans ces épreuves, les constructeurs ne pouvaient engager
qu'un véhicule homologué, c'est-à-dire un modèle produit à au moins 100 exemplaires.
A condition de répondre à certainesexigences réglementaires, les évolutions de
ces 100 modèles étaient acceptées. A l'orée de la saison 1962, Ferrari avait fabriqué
163 250 GT Châssis court on SWB (Short Wheelbase) : 74 étaient répertoriées comme
voitures de course et 89 comme versions routières.
Homologuée en tant qu'évolution de la 250 Châssis court
Par
évolution, la F.I.A. entendait des modifications de détail, notamment au niveau
de la carrosserie. Présentée comme une évolution de la 250 GT SWB, la GTO fût
donc homologuée. Pourtant, elle était très différente, en particulier an niveau
du châssis. Mais Ferrari, fort de son aura, obtint cette homologation. Véritable
coup de maître, la 250 GTO (Gran Turismo Omologato) venait de naître.
39 exemplaires
(chiffre officiel), dont la moitié en 1962, furent produits. La ligne, élaborée
dans la soufflerie de l'université de Pise par Giotto Bizzarrini, alors ingénieur
en chef de Ferrari, était différente de celle de la 250 GT SWB : capot surbaissé
et effilé, arrière tronqué façon « Kamm » . Nettement plus efficace sur le plan
aérodynamique, la GTO, mise au point par des pilotes comme l'Américain Richie
Ginther, pouvait, avec les 300 ch du V12 Colombo à carter sec hérité de la Testa
Rossa des années 50, dépasser 280 km/h. Malgré cela, la suspension arrière restait
conventionnelle.
Magnifique
en compétition La GTO connut immédiatement le succès en compétition. Dès sa première
saison, en 1961, elle enlevait le Championnat du monde des Marques, et récidiva
en 1963 et 1964. Elle remporta sa catégorie aux 12 Heures de Sebring grâce à Phil
Hill et Olivier Gendebien, à la Targa Florio, aux 1 000 Kilomètres de Spa et aux
24 Heures du Mans. Sûr le circuit de la Sarthe, elle finit deuxième au classement
général en 1962 et 1963, pilotée par, respectivement, Guichet-Noblet et Beurlys-Langlois.
Gomme
sur toutes les voitures de petite série destinées à la compétition,
les différences furent nombreuses d'un modèle à l'autre.
La plus notable concerna la version 4 litres, qui disposait de 390 ch à
7 500 tr/mn. Seulement 3 unités de ce type furent construites, se distinguant
par un renflement sur le capot.
En 1964, pour que la 250 GTO reste compétitive
face à des voitures plus récentes telle la Cobra Ford Daytona, Ferrari
dut modifier la dimension des roues et des pneus. Cela impliqua un nouveau dessin
des ailes et des passages de roue qui modifia sensiblement les lignes originelles,
plus larges et plus basses. Avec son capot nettement plus profilé et son
pavillon de toit tronqué, ce modèle (représenté pages
suivantes), équipé du 3-litres de 300 ch, ne fut construit qu'à
3 exemplaires.
Au volant de la 250 GTO : De l'or dans les mains S'installer
aujourd'hui au volant d'une Ferrari 250 GTO, c'est tenir de l'or dans ses mains.
Si, après une incroyable envolée des prix à la fin des années 80, le marché de
la voiture de collection est revenu à des niveaux plus raisonnables, la cote de
la GTO, elle, n'a pas changé. Elle reste la plus élevée de toutes, plusieurs millions
de francs, et les rares propriétaires de ces joyaux les conservent précieusement.
Le pilote américain Dan Gurney déclara à son sujet: « La GTO a un tempérament
de voiture de course. Les hautes performances sont son élément. C'est là qu'elle
se sent bien. Son moteur monte avec aisance très haut dans les tours et reste
suave comme une turbine. La boîte est bonne, quoique un peu lente. » Maniable
en circulation normale, bien qu'elle ne soit pas vraiment faite pour cela, la
Ferrari 250 GTO est ensorcelante : rareté, ligne superbe, musique absolument prodigieuse
du V12... S'il ne devait rester qu'une voiture d'exception dans l'Histoire, ce
serait elle! |
La Ferrari 250 GTO à la loupe
La GTO fut l'aboutissement de toute la lignée 250. Elle fut créée pour disputer le Championnat du monde des Voitures de sport dans le cadre du nouveau règlement de 1962. Bien que Ferrari l'ait toujours présentée comme une évolution de la 250 GT Châssis court, il s'agissait d'un nouveau modèle à part entière. Sa ligne fut étudiée en soufflerie afin d'obtenir la meilleure vitesse de pointe possible, notamment dans la ligne droite des Hunaudières, au Mans.
Style
La
250 GTO a une ligne absolument sublime même si, une fois n'étant pas encore coutume
chez Ferrari, les données scientifiques furent prises en compte. En effet, l'aérodynamique
de la 250 GTO fut étudiée en soufflerie, seule façon objective d'obtenir la meilleure
efficacité, tant sur le plan de la tenue de route que sur celui de la vitesse.
Pour ce faire, l'ingénieur Bizzarrini utilisa la soufflerie de l'université de
Pise. Malgré la position très basse du moteur, le capot très plongeant devait
être doté en son centre d'un renflement, à cause des carburateurs. L'efficacité
aérodynamique est optimale lorsque les prises d'air sont réduites au minimum.
Ceci explique la présence de trois volets à l'avant, amovibles uniquement lorsque
la situation l'exige, par exemple à basse vitesse pendant un long moment. Les
premiers modèles n'avaient pas le petit becquet arrière, mais les essais menés
par le pilote américain Richie Ginther amenèrent à la conclusion qu'un tel appendice
améliorait sensiblement l'appui. Les ultimes modifications, sur la version de
1964, apportèrent un meilleur équilibre entre la vitesse de pointe et la tenue
de route.
La 250 GTO est considérée comme la Ferrari de référence. En médaillon, le célèbre cheval cabré et les initiales « SF » pour Scuderia Ferrari. | ||
L'aérodynamique de la 250 GTO fut étudiée par Giotto Bizzarrini, alors ingénieur en chef de Ferrari, dans la soufflerie de l'université de Pise. | ||
Cette sublime GTO blanche, pilotée par Graham Hill au Tourist Trophy en 1962 à Goodwood, contribua au tir groupé de Ferrari dans cette course. | ||
Sur ce document, on remarque combien la Ferrari 250 GTO est efficace en virage négocié à haute vitesse en ne prenant pratiquement pas de roulis. | ||
A l'exception des tout premiers exemplaires, les GTO avaient un petit becquet arrière destiné à améliorer l'appui. La carrosserie d'origine était dépourvue de pare-chocs. | ||
Le long capot plongeant plaquait la voiture au sol à haute vitesse. L'appui sur l'arrière avait également fait l'objet d'études approfondies. | ||
Pour obtenir la meilleure efficacité aérodynamique possible, rien ne fut laissé au hasard, comme en témoigne le carénage profilé des phares. | ||
Un changement fondamental intervint en 1964, avec un pavillon de toit «coupé » et abaissé, ainsi qu'un élargissement de la carrosserie. | ||
La Camionnette, un étonnant exercice de style sur base de 250 GT Châssis court. | ||
Comme sur toutes les voitures de course, le cadran principal est le compte-tours. | ||
Lorsque cela s'avérait nécessaire, les trois trappes placées à l'avant du capot pouvaient être ouvertes, afin d'améliorer le refroidissement du moteur. | ||
A l'arrière, les freins étaient refroidis grâce à des prises d'air. Latéralement, il y avait deux ou trois fentes d'aération. |