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Ferrari 250 GT SWB - La Dino 206 | |
La Ferrari 205 GT SWB
Il
ne fait aucun doute que Ferrari reste la marque la plus connue au monde pour ses
modèles de sport. D'autres constructeurs ont produit des machines aussi
belles, mais aucun n'a atteint la même renommée. Voici l'un des plus
beaux modèles jamais produits par Ferrari.
Le jeune Enzo Ferrari, s'il
n'est pas vraiment porté vers les études techniques, se familiarise
avec la mécanique dans l'entreprise de son père qui usine et répare
des moteurs. Après la Première Guerre mondiale, il tente d'entrer
chez Fiat, mais il est refusé malgré ses lettres de recommandations.
Il trouve du travail auprès de deux petites firmes dont l'une est la propriété
d'un fanatique de compétition. Enzo a l'occasion de piloter en course pour
Alfa Romeo. Ce sera désormais son univers.
En 1929, Enzo fonde une écurie
de course professionnelle, la Scuderia Ferrari basée à Modène.
Il prend alors en charge les voitures de course de l'usine, celles des clients
et obtient une concession Alfa Romeo. Cette collaboration dure jusqu'en 1938,
année où Ferrari quitte Alfa pour fonder son entreprise et créer
ses propres modèles.
C'est dans les anciens locaux de la Scuderia Ferrari,
Viale Trento à Trieste, qu'il installe la société Auto Avio
Costruzioni, ainsi nommée car il ne peut pas, selon l'accord passé
avec Alfa Romeo, construire de voitures sous son propre nom pendant quatre ans.
Il
entreprend de construire deux voitures pour les Mille Miglia 1940. L'une d'elle
est destinée à Alberto Ascari, qui sera deux fois Champion du Monde
sur Ferrari après la guerre. Les voitures construites à base de
pièces Fiat s'appellent simplement Vettura Tipo 815 (huit-cylindres, 1
500 cm3).
LES
VRAIES FERRARI
En 1946, Ferrari commence la construction d'une voiture
portant son propre nom. C'est la Tipo 125 équipée d'un moteur V12
qui va devenir une caractéristique de la marque Ferrari.
Une longue
série de succès apporte la notoriété et le marché
des riches amateurs est ouvert. Jusqu'en 1955, époque de l'apparition de
la Ferrari 250 GT, les bolides rouges de Ferrari remportent d'innombrables courses
en Formule 1 comme en sport.
Très tôt, Ferrari envisage la construction
de versions sport destinées à un usage routier. La première
apparaît en 1948 avec la jolie 166 Inter carrossée par Touring de
Milan. Son petit V12 de 1995 cm3 « sort » 110 ch à 6 000 tr/min.
Viennent
ensuite plusieurs magnifiques machines comme les 195 et 212 Inter, les 340 et
342 America, la 250 Europa et la 410 Superamerica. Mais l'apparition de la Ferrari
250 GT en 1955 marque la naissance d'une classique absolue.
C'est la première
véritable GT (Grand Tourisme) ou voiture de tourisme rapide à grande
distance. Son type de carrosserie est désigné berlinetta qui signifie
en italien petite berline. On voit ici une 250 GT de 1959 qui a reçu plus
tard l'appellation SWB ou short wheelbase pour empattement court. Beaucoup de
connaisseurs la considèrent comme une des plus belles créations
de l'histoire de l'automobile. Ses lignes harmonieuses sont comparables, par exemple,
à celles de la Lotus Elite ou, dans un autre style à la MG TC décrites
par ailleurs.
La Ferrari 250 GT possède un châssis en tubes soudés
qui reçoit un moteur V12 de trois litres donnant 220/240 ch à 7
000 tr/min ou 260/280 ch en version compétition. Sur les 163 exemplaires
construits, 74 sont destinés à la course.
Avec sa boîte
à quatre vitesses, la voiture peut atteindre une vitesse maximale comprise
entre 203 et 268 km/h selon sa préparation et son rapport final de transmission.
Ses accélérations varient en conséquence, mais peuvent donner
7 secondes de 0 à 100 km/h.
Les caisses, produites par Pininfarina,
sont en acier ou en aluminium. Des essais en soufflerie ont montré que
leur dessin offre peu de résistance aérodynamique avec des valeurs
que bien des voitures actuelles n'atteignent pas.
Ces voitures apparaissent
souvent sur les pistes et on prête à Enzo Ferrari la remarque suivante
: « On peut les conduire sur la route en semaine et courir le week-end.
» C'est ce qu'il veut précisément. Mais au premier coup d'oeil,
la SWB n'a rien d'une voiture « pour tous les jours » : c'est une
voiture de course qui n'a conservé que les équipements strictement
nécessaires.
Un jour à la fin des années 1980, j'étais
arrêté à un feu rouge en Italie et me rendais à une
course de voitures historiques au Mugello. Soudain, une 250 GT, qui s'y rendait
aussi, arriva derrière moi. Glaces fermées, j'entendais parfaitement
le grondement du V12. Le sol tremblait et mon fils me regarda l'air inquiet. «
Papa, qu'est-ce que c'est ? » Je lui répondis calmement «
C'est une Ferrari 250 GT » .
J'étendis mon bras à
l'extérieur et levai le pouce ; le feu passa au vert. En deux mètres,
j'entendis le son de la Ferrari virer au hurlement. Elle me dépassa, son
pilote me fit un V amical et disparut instantanément.
Enzo Ferrari est né le 18 février 1898 dans une petite maison de Modène au 136 Via Santa Caterina. Son père, Alfredo, possédait un atelier de mécanique. Il venait d'un village proche, Carpi, et était le fils d'un charcutier. On a pu dire qu'Enzo avait suivi la destinée d'une famille de gourmets en produisant lui-même de délectables automobiles. Il mourut en 1988. |
La Dino 206
Parallèlement à ses grands modèles sport, Ferrari produit des modèles plus petits à moteur central nés avec la Dino 206 apparue en 1968. Son moteur V6 est porté à 2,4 litres sur la version désignée 246. Réussite commerciale, elle se vend, en version coupée GT ou découverte GTS, à 3761 exemplaires de 1969 à 1974 soit plus que tout autre modèle Ferrari pris individuellement. En 1973, arrivent les plus grosses 208 et 308 GT4 dotées de nouveaux moteurs V8 de 2 et 3 litres respectivement et d'une carrosserie quatre places (2+2) sur un châssis un peu allongé. La caisse dessinée par Bertone est produite industriellement par Scaglietti.