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La
Ferrari 250 LM est tirée de la 250 P victorieuse aux 24 Heures du Mans
1963. Sa carrière est contreversée
Dans
les premières années de la marque, les monoplaces de Formule 1 et
les sport-prototypes sont développées en parallèle.
Evidemment
les victoires des Ferrari dans les épreuves routières ont des répercussions
immédiates sur les ventes des modèles de série. Le slogan
« Victoire le dimanche, achat le lundi » s'est toujours appliqué
au manufacturier italien. Quand vous retracez près de cinquante ans d'histoire
automobile, un grand nombre des voitures qui s'en distinguent arborent le cheval
cabré.
Cette histoire peut être retracée à travers
des épreuves italiennes comme les Mille Miglia et la Targa Florio. Ces
courses étaient extrêmement « chaudes », et faisaient
mieux le lien avec les machines de route que les monoplaces. Disputées
sur des routes publiques, elles parlaient à l'imagination du public. Les
victoires dans ces épreuves, comme dans d'autres comme la Carrera Panamericana,
établirent fermement le palmarès et le pedigree sportif des produits
de la marque, cela partout dans le monde.
A cette époque, les pilotes
d'usine Ferrari engagés en Formule 1 conduisent également en sport-prototype.
Aujourd'hui, une telle occurrence est tout à fait exceptionnelle. A la
fin des années 50. les lignes des Ferrari de sport sont vraiment sompteuses.
Au sommet d'entre toutes, les Testarossa, et la 250 TR qui a remporté les
24 Heures du Mans en 1958 tout particulièrement. Les victoires accumulées
en sport-prototype ont été tout aussi importantes aux yeux de Ferrari
que les succès en Grands Prix qu'il a collectionnés.
Les liens
entre la Formule 1 et les voitures de sport se retrouvent dans la conception des
voitures. Lorsque les Formule 1 adoptent le moteur central arrière, il
en est de même pour les sport-proto. Néanmoins, les derniers succès
d'une voiture de sport à moteur avant reviennent en grande partie aux 250
GTO, qui ont remporté de nombreuses fois la catégorie GT, y compris
au Mans.
La première Ferrari compétitive à moteur arrière
est la 250 P. Le dessin de son V12 de 3 litres est simple et pur. Ce groupe propulseur
se révèle remarquablement efficace, dérivant directement
des glorieuses Testarossa à moteur avant. La 250 P remporte les 24 Heures
du Mans 63, aux mains de Scarfiotti-Bandini. La course voit également Ferrari
truster les six premières places, une première dans la Sarthe. L'année
suivante, Ferrari lance sa 250 LM, une 250 P couverte, très controversée
à l'époque.
Cependant, un challenge sérieux se profile
à l'horizon, avec l'entrée en lice de Ford. Malgré la poursuite
de la domination Ferrari en 1963 et 1964, la montée en puissance de Ford
est devenue évidente. La P2 est donc lancée, présentant des
suspensions profondément modifiées. Pour 1965, Ferrari est désormais
en mesure de conserver sa couronne mondiale en sportprototype devant Ford, grâce,
entre autres, aux clients de l'usine, comme le North American Racing Team de Luigi
Chinetti, dont la voiture conduite par Gregory Masten et Jochen Rindt remporte
les 24 Heures du Mans, suppléant ainsi la défaillance des machines
officielles.
Pour contrer l'armada Ford en 1966, Ferrari présente donc
la 330 P3, choisissant l'option d'une voiture plus légère et plus
petite face aux monstres américains de 7 litres. Aux 24 Heures du Mans,
Ferrari ne peut absolument rien faire. Le rouleau compresseur Ford écrase
complètement le Cavallino. L'année suivante voit l'engagement de
la 330 P4, qui demeure toujours aujourd'hui l'une des voitures de course les plus
impressionnantes. La Ferrari P4 va rapporter la couronne mondiale à Maranello
devant Porsche, mais échouera pourtant au Mans... sur la deuxième
marche du podium.
L'année suivante, les instances sportives réduisent
la cylindrée des prototypes à 3 litres, ce qui provoque le retrait
officiel de Ferrari. Mais, en 1969, l'usine revient dans cette catégorie
avec la 312 P3, qui reprend en grande partie le moteur boxer des Formule 1. Malheureusement,
avril 1969 marque la sortie de la fabuleuse Porsche 917, voiture qui va superbement
dominer, en 1970 et 1971, la catégorie sport, laissant aux Ferrari 512
M et 512 S, construites spécialement pour contrer les Porsche le bénéfice
de la beauté et seulement quelques miettes du festin. Les efforts de l'usine
ont pourtant failli se concrétiser en plusieurs occasions.
En 1972,
le règlement change, et la Ferrari 312 P est développée pour
y répondre. Enzo Ferrari voit un nouveau titre de champion du monde lui
revenir, sans cependant avoir disputé les prestigieuses 24 Heures du Mans,
estimant officiellement que ses voitures ne peuvent pas tenir la distance. Il
laisse ainsi le champ totalement libre à Matra pour remporter la première
de ses trois victoires.
Après 1974, cependant, les couleurs de Ferrari
sont défendues par des écuries privées. Elles engagent les
Daytona les 512 BB dans leur catégorie en endurance et au Mans, mais elles
ne sont cependant jamais en mesure de disputer la victoire au classement général.
Ferrari choisit de se concentrer sur la Formule 1. Lancia, également dans
le giron de Fiat, reprend à son compte le flambeau de l'endurance. En 1983,
pour la première fois, il n'y a pas une seule Ferrari sur la ligne de départ
des 24 Heures du Mans.
Depuis lors, les règlements qui régissent
les courses d'eendurance ont souvent changé. Dans un premier temps, Porsche
installe longtemps son emprise sur la discipline, que Jaguar, puis Mercedes-Benz
viennent contester. Et enfin Peugeot, au début des années 90. Certains
signes indiquent une renaissance possible de l'endurance, aujourd'hui quasiment
inexistante. Celle-ci pourrait bien, entre autres, passer par un retour des «
Grands Tourisme ».
Début 1994, l'usine Ferrari, concentrée
sur la Formule 1 regarde avec une certaine bienveillance les initiatives privées
telle la nouvelle barquette 333 SP de Gianpiero Moretti aux États-Unis.
D'autres projets, notamment en GT peuvent voir le jour. Ils rouvrent ainsi, discrètement,
un livre fabuleux. celui de l'épopée Ferrari en endurance.