Chevrolet Corvette

La Corvette est la voiture de sport qui a été construite plus longtemps que n'importe quelle autre. Elle a débuté en 1953 et continue de séduire.
La Chevrolet Corvette naît du fait que le designer en chef de General Motors, Harley Earl, lui-même amateur de voitures de sport, veut réaliser un modèle susceptible de concurrencer la Jaguar XK120, très populaire à l'époque aux États-Unis.
Comme souvent en Amérique, la Corvette a commencé sous les traits d'une voiture de rêve. Ces machines fascinantes sont alors exposées dans des spectacles automobiles itinérants afin de tester les réactions du public. Elle sera en plus la première automobile de série dotée d'une carrosserie en matière plastique et fibre de verre.
Mais le rêve est limité, car le capot ne contient qu'un ancien moteur Chevrolet six-cylindres en fonte de 3,8 litres accouplé à une boîte automatique à deux rapports Powerglide. Le premier n'est pas très apprécié des amateurs américains de modèles de sport. Les ventes sont médiocres et, à la fin de 1954, les revendeurs ont en stock 1 500 exemplaires invendus. Tout semble indiqué que le beau projet va s'écrouler.
En 1955, le nouveau V8 de Chevrolet change la donne. Ce moteur de 210 ch est associé alors à une boîte manuelle. Le moteur standard permet de rouler à 190 km/h. Un moteur optionnel à quatre admission offre 225 ch et en 1957, apparaît un moteur à injection de 283 ch. À ce moment, la voiture atteint 215 km/h, à égalité avec la Jaguar XK140.
La puissance augmente constamment grâce aux bons soins de Zora Arkus-Duntov et, en 1962, il extrait 360 ch d'un V8 porté alors à 5,3 litres. La production annuelle a dépassé les 10 000 voitures en 1960 et la firme commence à gagner de l'argent avec ce modèle.
Les victoires sur circuit commencent à se multiplier. Entre 1958 et 1963, les Corvette gagnent chaque année en catégorie B le Championnat du SCCA (Sport Car Club of America). En 1960, les Corvette finissent huitième et dixième au Mans, un beau résultat face à des rivales nommées Ferrari et Aston Martin.

LA STING RAY
Cette version redessinée arrive en 1963. Excepté le moteur, c'est une toute nouvelle voiture, même au niveau de la carrosserie avec ses projecteurs rétractables. Pour la première fois est offert un coupé « fastback > doté d'une glace arrière en deux parties dite split, version très recherchée aujourd'hui.
La tenue de route est améliorée grâce à une suspension totalement indépendante. À l'avant on trouve des ressorts hélicoïdaux et des bras transversaux tandis qu'à l'arrière un ressort transversal et des bras triangulaires inférieurs guident les roues.
Parmi les multiples options moteur, le plus puissant donne 360 ch. La boîte est au choix une manuelle à quatre rapports ou une automatique Powerglide à deux rapports. Avec le moteur de 250 ch, la vitesse maximale atteint déjà 235 km/h.
Au cours de sa première année, la Sting Ray se vend extrêmement bien : plus de 21 000 acheteurs se font plaisir. C'est le meilleur résultat depuis les débuts de la Corvette. Au total, 118 964 exemplaires de cette Sting Ray voient le jour.
En 1964, la glace arrière split disparaît et en 1965, les freins à disque équipent les quatre roues. Cinq moteurs sont disponibles, le plus puissant faisant 6,5 litres et 425 ch.
Mais la course à la puissance exige des groupes toujours plus massifs et en 1968 arrive la L88 avec 7 litres et 435 ch. La vitesse de pointe théorique de la Sting Ray, qui ne porte plus ce nom, est de 275 km/h avec le moteur L88. En version course, le groupe délivre 560 ch, beau rendement pour un moteur simplement culbuté.
Le style de la voiture subit quelques changements inspirés par le prototype expérimental Mako Shark II. En 1969, le mot Sting Ray réapparaît, mais orthographié Stingray. Et comme on l'a dit, la légende continue trente ans après.

Extrait de "Les Voitures du Siècle" chez Gründ