BMW
328 | |
Les nouveau modèles d'automobile sont en général présentés
lors des salons spécialisés organisés dans le monde, mais
la BMW 328 a fait ses débuts sur un circuit de course et ce de manière
brillante. Le 14 juin 1936, elle permet à Ernst Henne de remporter la catégorie
deux litres de l'Eifelrennen sur le circuit allemand du Nürburgring.
BMW n'a peut-être pas encore la même réputation que la vénérable
firme Daimler-Benz, mais de nos jours ses produits incarnent la qualité
et la rigueur allemandes. Tout commence en 1916 lorsque deux fabricants de moteurs
d'avions fusionnent pour former la Bayerischen Motoren Werke qui fournit les aviations
militaires allemande et autrichienne pendant la Grande Guerre.
Après
le Traité de Versailles, la construction de ce type de moteurs est interdite,
et BMW commence en 1921 à produire d'autres moteurs pour l'automobile,
la moto et les bateaux ainsi que des freins pneumatiques.
En 1923, la firme
présente sa première moto avec un bicylindre opposé à
plat de 500 cm3 et une transmission acatène (par arbre à
cardans). Ces caractéristiques sont devenues des constantes des motos BMW.
À
la fin de 1928, BMW rachète la Fahrzeugfabrik Eisenach qui construit sous
licence la petite Austin Seven anglaise sous le nom de Dixi 3/15 PS. Mais en 1932,
BMW rompt le contrat avec Austin en voulant produire une voiture plus perfectionnée
de sa propre conception. Ce premier modèle totalement BMW est désigné
3/20 PS AM1.
Plusieurs modèles suivent, jusqu'à la série
300. Cette séquence numérique se réfère, à
l'origine, aux projets de modèles, mais à partir de 1934, les deux
derniers chiffres indiquent la cylindrée du moteur.
Les courses sont
essentielles, et dès le début, BMW prend part officiellement aux
compétitions. Une équipe de voitures 3/15 PS remporte dans sa catégorie
la Coupe des Alpes autrichiennes de 1929. La première BMW de sport, la
315/1, répète ce succès en 1934, et 1936 est l'année
de l'apparition de la BMW 328.
Le dessin de cette élégante petite
deux places est dû à Fritz Fiedler qui a travaillé auparavant
chez Horch. Le cadre du châssis est presque identique à celui de
la BMW 319/1 et le bloc moteur provient de la BMW 326. Mais la grande nouveauté
de la 328 est sa culasse, d'un type absolument unique en son temps.
Cette culasse
possède des chambres de combustion hémis phériques avec des
soupapes inclinées. L'arbre à cames dans le bloc commande les soupapes
d'admission en tête de la façon habituelle, par des poussoirs et
des culbuteurs, mais à partir de la rampe de culbuteurs d'admission, des
tiges horizontales traversent la culasse pour attaquer les soupapes d'échappement
par d'autres culbuteurs. Cette configuration possède les avantages du double
arbre à cames, mais elle coûte beaucoup moins cher.
La puissance
de la 326 est au début de 50 ch, mais la nouvelle culasse en donne 80.
La vitesse maximale de la 328 est d'environ 155 km/h, mais les voitures préparées
par l'usine peuvent dépasser 190 km/h, une vitesse exceptionnelle à
l'époque pour une deux litres de sport. Et la 328 n'est pas très
chère. Elle coûte en 1937, 7 400 Reichmarks (soit l'équivalent
de 300 000 francs actuels) alors que la moins chère des Mercedes 500K vaut
trois fois plus.
La BMW 328 est une voiture de compétition terriblement
efficace, encore utilisable dans les années 1950. En 1952, elle remporte
une victoire de classe dans la Coupe des Alpes, et en 1958, elle crée la
sensation avec le pilote suédois Bosse Ljungfeld quand il manque de remporter
la « catégorie Porsche » dans une course locale, la Kanonloppet.
Sur 462 exemplaires construits, plusieurs BMW 328 courent encore dans des épreuves
historiques.
![]() | ![]() | ![]() |