Alfa Romeo Giulietta SZ

L'Alfa Sprint Speciale, apparue en 1960 dans la gamme des Giulietta Sprint et dont la carrosserie particulièrement profilée était due à Bertone, se déclinait en plusieurs versions. Ainsi, sur sa base mécanique, Zagato a réalisé la Sprint Zagato (SZ) destinée principalement à la compétition en catégorie Grand Tourisme 1300.

Tant la Sprint Speciale que la Sprint Zagato se sont illustrées en course, surtout aux mains de privés, et ont même tenu tête jusqu'en 1965 à des concurrentes plus récentes. A la Targa Florio, au Tour de Corse, au Tour de France, à la Coupe des Alpes (que des SZ ont remportée à trois reprises) et aux 24 Heures du Mans, entre autres...
Ce qui distinguait la version Zagato (produite à 210 exemplaires seulement en comptant une dizaine de prototypes, et coûtant 2 750 000 lires à l'époque) du modèle courant (produit à 1366 unités et coûtant 350 000 lires de moins), c'était toutes proportions gardées une ligne plus ramassée, avec des porte-à-faux sensiblement plus courts et des formes arrondies, typiques du style de Zagato.

Trahies par leurs moustaches...

La première version de la SZ, lancée en 1960, est dotée de phares sous carénage, les « moustaches » qui flanquent la grille de radiateur portent deux baguettes et un bouton-poussoir sert à l'ouverture des portières. Sur la deuxième version, commercialisée un an plus tard, une poignée remplace le bouton-poussoir. Sur la troisième version, les phares sont généralement dépourvus de bulle pour les modèles non destinés à la compétition (ces bulles n'étant alors pas homologuées pour un usage routier) et les moustaches » comptent trois baguettes. Enfin, les 30 derniers exemplaires de la SZ, mis en vente à partir de la mi-saison 1961, sont habillés d'une carrosserie présentant encore d'autres différences, principalement à l'arrière, qui est tronqué mais dont le porte-à-faux est beaucoup plus important, et à l'avant, où le capot est sensiblement plus long - les « moustaches » étant à une seule baguette.
Ces modèles-là, plus spécifiquement orientés vers la compétition, bénéficient de freins à disque à l'avant, contrairement aux versions précédentes qui ne disposaient que de freins à tambour aux quatre roues. L'arrière plus long assure une meilleure tenue de route à haute vitesse.
Côté moteur, les SZ étaient équipées du brillant 4-cylindres à 1,2 litre de la marque, développant une bonne centaine de chevaux, mais à un régime élevé - ce qui ne faisait pas de la SZ une voiture « de tous les jours ». Comme le poids de la SZ n'atteignait pas 800 kg à vide, ce moteur était garant d'excellentes performances. Si sa vitesse de pointe était identique à celle de la Sprint Speciale (200 km/h), la SZ était plus vive à l'accélération et plus agile en courbes, étant donné son poids inférieur de 75 kg, mais moins à l'aise à haute vitesse, sa poupe de forme ovoïde manquant d'appui.

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Dimensions et poids :
longueur 3,8 m, largeur 1,55 m, hauteur 1,22 m; poids 750 kg.

Moteur :
Moteur Quatre cylindres ; alésage x course 74 x 75 mm ; cylindrée 1290 cm3; couple maxi 11,5 m.kg à 4500 tr/mn puissance 100 ch 173,6 kW) à 6500 tr/mn.

Performances :
Vitesse maximale : 200-215 km/h.

Volant Nardi à jante de bois, gros compteurs dont celui du compe-tours situé dans l'axe des yeux du pilote, planche de bord d'une grande sobriété : c'est bien d'une Grand Tourisme pure et dure qu'il s'agit.

Deux arbres à cames en tête, culasse en alliage léger, double carburateur Weber, 100 ch pour moins de 1,3 l : une belle mécanique.

Extrait de "L'atlas des Bolides" des Editions Atlas