Victoire de Pescarolo-Larousse au Mans
10 juin.Sur Matra-Simca, le duo Pescarolo-Larousse a remporté haut la main les 41èmes 24 Heures du Mans en battant de surcroît le record de vitesse : 202.247 km/h. Pourtant les Ferrari se sont montrées dangeureuses jusqu'au bout, donnant à la course un caractère exceptionnel. L'an dernier, toujours sur Matra, mais associé cette fois là à Graham Hill, Pescarolo avait déjà enlevé les « 24 Heures ». Autant dire que le pilote est désormais haut placé dans le hit-parade des conducteurs.
Extrait de « Chronique du 20ème siècle » Editions Larousse
1973 et 1974 resteront les années Matra. Avec une fantastique équipe de pilotes, Cevert, Beltoise, Jarier, Pescarolo, Larousse, Ickx et un merveilleux moteur V12 de Formule 1 à la sonorité si envoûtante, la Matra 670 coiffera Ferrari sur le poteau pour le titre 73.
Rétrospective des 24 Heures 1973 ( 14 304 Ko ; 1 mn 11 s. )
Extraite du documentaire vidéo de Jacques BROUX, "La Merveilleuse Aventure de l'Automobile - De 1960 à l'an 2000".
N'ayant plus assez de place chez mon hébergeur, j'ai du supprimé l'accès à cette vidéo, si vous la voulez, écrivez-moi.
24
HEURES / 2 MARQUES / 6 VOITURES : 6 LEADERS ET PLUS ENCORE D'EMOTIONS
les grands
moments d'un duel incertain.
16h-18h.
*
Comme prévu, Merzario joue les lièvres, il prend régulièrement
4 à 5" à un Cevert impassible et, derrière la séance
de marquage a débuté.
* 12ème tour : ravitaillement
pour Arturo, Cevert n'en profitera que durant 2 tours.
* A la fin de la 1ère
heure : toujours Merzario avec 23" d'avance sur Cevert suivi de Pesca, Reutemann
(ordre parfois inversé), Jabouille, Depailler. Très prudent, Redman
à été doublé!
*27èmetour : l'avance
prise par la Ferrari (1'17") lui permet de ravitailler sans céder
le commandement.
*30èmetour : Pace, qui a pris le relais,
avertit son stand et s'arrête au tour suivant. Il est 17h45'. Une fuite
de carburant va coûter 24'36" et son maillot jaune, à la Ferrari
qui garde son second tour.
18h-20h.
*
Première période bleue avec dans l'ordre Cevert-Beltoise, Pesca-Larousse,
Depailler-Wollek, puis Reutemann-Schenken talonnés par Jabouille-Jaussaud.
*
34ème tour : l'écart entre les deux Matra de tête
est de 1'05" mais Pesca-Larousse perdront 2' à cause de leur freins.
*
Merzario-Pace sont repartis en 30ème position et Ickx est aussi
réservé que Redman! Bizarre!
* 41ème tour : Reutemann-Schenken
débordent (de peu) Depailler-Wolleck.
* 18h45' : Jaussaud déchappe
sur les Hunaudières! Il revient. Les suspensions sont touchées;
coût : 11 tours!
* Nouvelle attaque Reutemann-Schenken. La Ferrari est
à 2'08" de Beltoise. 20h28' : plus de "Bebel" (déchappage).
Patrick Depailler pousse et passe!
20h-21h.
*
Toujours vaillante la vielle "Matra"! Ni l 'ardeur de Schenken-Reutemann,
ni l'incidence des ravitaillements ne seront suffisants pour modifier le classement.
*
Seules la Matra 14 et la Ferrari 17 sont dans le même tour. A 1 tour, Pescarolo-Larousse
barrent solidement la 3ème place à Ickx-Redman.
*
Les attardés contre-attaquent : Pace-Merzario sont remontés au 7ème
rang, Beltoise-Cevert au 8ème. Une Mirage (Hailwood) et l'Alfa
bouchent les trous plus qu'honorablement.
* 20h50 : équilibre numérique
rétabli! Wollek (pression d'huile à zéro) s'arrête
définitivement. Plus question de tergiverser : c'est à Pescarolo-Larousse
de contrer Reutemann-Schenken! Les futurs vainqueurs commencent à se dédoubler.
21h-02h.
*
Cette domination australo-argentine correspond à la plus mauvaise période
de nos tricolores et pourtant ils attaquent.
* Malgré la nuit, malgré
le trafic, Cevert bat (deux fois) le record du tour. Larousse tourne plus vite
que les deux Ferrari de tête mais, au bord du déchappage, il perdra
5, et 4' encore!
* Avant minuit, la Matra n°11 s'inclinera même devant
la Mirage de Hailwood! Elle concède alors trois tours aux leaders (plus
de 12') et plus de 6' à Ickx-Redman.
* Merzario-Pace, certes, sont encore
arrêtés (37' à cause de l'embrayage) mais Jabouille-Jaussaud,
eux aussi, lâchent du terrain.
* A 2h0'32" nème
coup de théâtre : Reutemann-Schenken (Ferrari n°17) abandonnent,
une bielle a percé le carter.
02h-09h.
*
Voilà donc Ickx-Redman au commandement! Mais il y a plus grave encore.
*
A l'égal de Cevert, Beltoise a forcé son rythme, il va froler la
catastrophe. Non seulement, le pneu s'en va mais la... roue l'accompagne! Tout
est terminé... dans le rail.
* Pescarolo, et surtout Larousse, se déchaînent.
*
Rien à faire semble-t-il contre Redman, mais Ickx est moins rapide (eh
oui, ça arrive!), Gérard le sait, le sens et se dédouble.
*
A l'aube, l'écart est résorbé à 6'.
* 8 heures
du matin : les deux voitures de tête sont dans le même tour.
*
La 312 (ça s'entend) connaît déjà des problèmes
d'échappement!
* 8h45' : l'écart tombe à 3'24". Redman
attaque et sort, revient encore un tour et s'arrête.
09h-16h.
*
On change le sapot arrière, on en profite (!) pour monter de nouveau
échappements. Le travail demande 9', Matra est en tête avec un tour
d'avance.
* 9h15 : catastrophe, Pesca arrive sans freins, il perd 5'25"
et repart à 11" devant la 312P/B.
* Après ravitaillement,
l'écart passera de 42 à 55".
* 11h05 : arrêt insolite
de la Ferrari. Il faut colmater les réservoirs : 25', cela donne 6 tours
d'avance à la Matra.
* Tout est-il joué?
* Non, une heure
encore, la Matra s'arrête, le démarreur aussi; 20' passent.
*
Ouf, Larousse repart avec un tour et 1' d'avance.
* 14h27 : cette fois "ça
y est", Ickx arrive au ralenti. Inutile d'insister.
* 15h29 : arrêt
Matra, ce n'est plus qu'une halte vers la victoire!
Article extrait de Sport Auto. Merci à Fabien G.