Porsche au Mans

Les cinq plus belles victoires de Porsche

1970 L'éclatante revanche
Un an plus tôt, Porsche a subi une cuisante défaite malgré son rôle de favori. Seule rescapée de l'armada allemande, la 908 du vétéran Hans Herrmann a échoué d'un souffle face à la Ford de Jacky Ickx. Cette fois, l'ennemi se nomme Ferrari mais les voitures italiennes sont victimes de casses moteur ou d'accidents. Dès la mi-course, le triomphe de Porsche ne fait plus de doute. Il sera total : le triplé au général, toutes les victoires de groupe et tous les indices. Cette première victoire, signée Herrmann-Attwood, fut longue à venir, mais elle est éclatante.

1977 Tirée par les cheveux
La 936 turbo a remplacé la 917 mais ce sont les Renault-Alpine qui dominent. Pire, l'équipage vedette de Porsche, Ickx-Pescarolo, est trahi par son moteur dès la 3e heure. Comme la seconde 936, aux mains de Barth-Haywood, est repartie 42e après un changement de pompe à essence, tout semble perdu. Placé aux côtés de Barth-Haywood, Jacky Ickx entame une remontée désespérée. Dans la nuit, une première Alpine tombe, puis une autre. La troisième succombera dimanche midi. La Porsche se retrouve seule en tête, mais un piston cède en vue de l'arrivée. Qu'à cela tienne, on condamne le cylindre fautif et Jürgen Barth repart pour un dernier tour fumant et pathétique. La victoire est au bout !

1982 Coup d'essai, coup de maître
C'est le début du Groupe C. De jeunes et ambitieux challengers, emmenés par Rondeau, s'attaquent à Porsche, avec l'aide de Cosworth. La nouvelle 956 a débuté à Silverstone, mais on ignore tout de ses capacités sur 24 heures. Au fil des heures, tous les prétendants s'écroulent. Les Porsche, elles, font preuve d'une étonnante fiabilité, malgré leur jeunesse et l'équipe d'usine réussit le triplé, Ickx-Bell s'imposant devant Mass-Schuppan et Holbert-Haywood.

1987 S'il n'en reste qu'une
Malgré la menace Jaguar, Porsche reste le favori. Mais dès la première heure, une étrange épidémie de casses moteur affecte les 962 : le Joest Racing est décimé et la voiture usine de Mass-Wollek est également touchée. C'est la débâcle ! Au micro du speaker, Jürgen Barth met en cause l'essence fournie par l'organisation. Pendant ce temps, les techniciens de Porsche modifient les réglages moteurs. Tout s'arrange et lorsqu'au petit matin la Jaguar de Brundle-Nielsen-Hahne est trahie par son joint de culasse, Bell-Stuck-Holbert peuvent filer vers un second succès consécutif. Ouf, on a eu chaud !

1998 La plus belle
L'année de tous les excès. Tandis que les grands constructeurs rivalisent de suffisance et d'arrogance, Porsche joue la transparence et conserve un visage humain. À la 5e heure, Mercedes et BMW ont déjà disparu. Reste ces Toyota, diablement rapides. Mais à 1h30 de l'arrivée, Boutsen s'arrête du côté d'Arnage, en panne de boîte. C'est le triomphe pour Porsche, Aiello-McNish-Ortelli devançant Wollek-Müller-Alzen. Cette 16e et dernière victoire est sans doute la plus significative, eu égard à la valeur de l'opposition. La plus chargée d'émotion aussi, car souvent présenté comme l'ogre dans le passé, Porsche était devenu le Petit Poucet ! (F.H.)

Extrait de Le Mans racing n°3 Octobre / Novembre 2001