Maserati A6 GCS

Au début des années cinquante, Maserati célèbre son â retour à la course automobile en présentant son A6GCS. Cette seconde série retravaillée va attirer l'attention et les victoires. Son six cylindres en ligne est de nouveau coulé en aluminium, tandis qu'un double allumage garantit une combustion parfaite du mélange. Ces solutions techniques débouchent sur une puissance de 160 ch, suffisante pour emmener ce bolide à 235 km/h.

La Maserati A6GCS est l'une des voitures de sport ayant connu le plus de succès dans les années cinquante. Parue en 1952, la deuxième série se différencie notablement de la première; elle est dotée d'ailes imposantes, conformément au règlement d'alors pour la nouvelle Formule 2, tandis que les machines précédentes avaient les roues « à l'air libre », coiffées de petits pare-boue. Le moteur a été revu polir rendre la voiture plus concurrentielle. Certes, la désignation du modèle rappelle toujours le moteur en fonte (com me sur la première 2l.), mais le bloc de cette petite dernière est de nouveau coulé en aluminium. En outre, une culasse à double arbre à cames en tête, avec deux soupapes et deux bougies par cylindre, permet de disposer d'une puissance convenable. L'ancien constructeur d'Alfa Romeo Alberto Massimino a utilisé, pour le double allumage, une deuxième magnéto solidaire de l'arbre à cames gauche pilotant les soupapes d'échappement. C'est ainsi qu'il obtint 160 ch, permettant à cette voiture de course de 580 kg seulement d'atteindre 235 km/h.
Revenons à la désignation du modèle : le A rappelle feu Alfieri Maserati, le six indique le nombre de cylindres, le G est pour Ghisa (fonte grise) et CS pour Corsa Sport.

Un embrayage double disque

La puissance du moteur est transmise aux quatre vitesses de la boîte à crabots par un embrayage double disque. Les roues arrière sont motrices, bien sûr. Et afin que les demi-ressorts à lames ne ploient pas excessivement à l'accélération, deux étais tiennent l'essieu tubulaire à bonne distance du châssis. Les roues avant sont suspendues à des doubles triangles transversaux, chaque paire étant reliée à deux ressorts hélicoïdaux. Chacun des quatre ressorts dispose de son propre amortisseur à levier. Tout le train roulant est rattaché à un châssis en échelle en tubes ronds qui, associé à la position extrêmement enfoncée du pilote, rabaisse le centre de gravité.

Un freinage aléatoire

Seule l'installation de freinage hydraulique par tambours faisait la vie dure aux pilotes de course. Car, fort peu nervurés, les tambours chauffaient si fortement que le freinage devenait parfois très aléatoire et même inexistant. Toutefois, des pilotes de la trempe de Musso, de Graffenried et de Fangio offrirent à l'A6GCS toute une série de victoires et de places d'honneur.

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Dimensions et poids :
Longueur 3,84 m, largeur 1,53 m, hauteur 0,86 m ; poids 580 kg.

Moteur :
Six cylindres en ligne; alésage x course 76,5 x 72 mm ; cylindrée 1986 cm3; couple maxi non indiqué, puissance 160 ch (118 kW) à 7500 tr/mn.

Performances :
Vitesse maximale 235 km/h; accélération (de 0 à 100 km/h) non indiquée.

La Maserati A6GCS est dotée d'une installation d'éclairage afin qu'elle puisse également parcourir les étapes de nuit des courses d'endurance. Mais c'est la seule concession au « tourisme », le capot arrière ne recelant pas de coffre, mais seulement la roue de secours. De plus, aucune capote n'est prévue pour abriter les occupants!

Deux magnétos assurent un allumage idéal du mélange. La première se remarque à gauche en bas de la photo, la seconde au bout de la rangée de cylindres gauche (en haut de la photo).

Extrait de "L'atlas des Bolides" des Editions Atlas