Constructeur
anglais de voitures de compétition, la Lola Cars Ltd., fondée par
l'ingénieur Eric Broadley, débuta en 1958 dans les usines de Slough
par la construction de monoplaces de diverses formules et de voitures de catégorie
Sport et Can-Am. Lola compte à son actif une victoire à Indianapolis,
avec Graham Hill, en 1966, le Trophée européen des marques en 2
l, avec Marko en 1971, et le Championnat européen des marques 2 1 avec
Craft en 1973.
Quelques années avant la constitution de la société,
Broadley avait construit une voiture sport équipée d'un moteur Ford
de 1 172 cm3 à soupapes latérales, qui se révéla imbattable
dans sa catégorie durant les épreuves organisées par de nombreux
clubs anglais. Encouragé par ces succès, Broadley construisit en
1958 la première Lola Sport (MK 1), équipée d'un moteur Coventry
Climax monté dans un châssis à treillis tubulaire ; les demi-arbres
servaient de bras supérieurs de suspension.
La production se poursuivit
avec des voitures sport de 1 100 cm3, puis, en 1960, avec 29 formules Junior (MK
2) équipées d'un moteur Ford à l'avant ; leur châssis
était inspiré de celui de la Sport, qui s'était montré
très efficace, grâce surtout à sa légèreté.
Ces voitures obtinrent d'excellents résultats grâce, notamment, aux
pilotes Ashdown et Taylor. En 1961, dix autres formules Junior (MK 3) furent construites,
mais avec moteur arrière.
L'année suivante, Reg Parnell, manager
de l'écurie Bowmaker Yeoman Credit, commanda à la firme Lola des
monoplaces de formule 1 pour ses pilotes Surtees et Salvadori. La MK 4 se révéla
l'une des plus légères, avec un poids proche du minimum imposé.
Le moteur initial, un Coventry Climax à quatre cylindres, fut remplacé
par la suite par un 8-cylindres ; la boite de vitesses Colotti comportait cinq
rapports. Au volant de la MK 4, Surtees remporta une victoire sur le circuit de
Mallory Park et deux secondes places aux Grands Prix de Grande-Bretagne et d'Allemagne.
En
1963, les Lola de formule 1 continuèrent de participer aux compétitions
sous les couleurs de l'écurie Parnell, pilotées par Amon, Surtees
et Maggs. L'une d'elles fut vendue à Anderson. Lola remporta le Grand Prix
de Nouvelle-Zélande, avec Surtees, et le Grand Prix de Rome, avec Anderson.
La même année, une Junior MK 5 pilotée par Attwood gagnait
à Monaco.
En 1963, Broadley avait construit une Grand Tourisme, la MK
6, comportant un châssis monocoque et un moteur arrière en position
presque centrale. Ford s'intéressa à ce projet et Broadley fut invité
aux États-Unis pour superviser la construction de ce modèle, qui
deviendra plus tard la fameuse GT 40.
A partir de 1965, les Lola furent désignées
par la lettre T suivie d'un chiffre (le premier étant le chiffre 60). La
T 60 était une monocoque, utilisée tant pour les formules 2 que
pour les formules 3. Les T 61 et T 62, dérivées des formules 2,
furent construites jusqu'à la fin de 1966.
Toujours en 1965, la Lola
T 70 fit son apparition : il s'agissait d'une grosse voiture de groupe 7 (biplace
de course), qui fut produite jusqu'en 1970, avec quelques légères
modifications suggérées par le pilote John Surtees. Cette voiture
domina la scène sportive jusqu'en 1967, lorsque les imbattables McLaren
apparurent. Compte tenu du nombre d'exemplaires construits, la T 70 put être
homologuée dans les groupes 4 et 6 : pilotée par Surtees, Bonnier,
Craft, Gardner, Hawkins, Herrmann, Hulme et Redman, elle continua de moissonner
les succès.
Pendant ce temps, les monoplaces n'étaient pas négligées
: la T 90 remporta les Cinq Cents Miles d'Indianapolis de 1966, pilotée
par Graham Hill; ce modèle fut suivi par la T 100 de 1967, une formule
2 équipée du nouveau moteur BMW, la T 120, biplace de course du
groupe 7, et par la T 130, une formule conçue par Broadley pour la marque
japonaise Honda. La série appelée T 140 comprenait les monoplaces
pour formules A et 5000.
Les voitures type Indianapolis des années 1968,
1969 et 1970, désignées par le sigle T 150, connurent différentes
versions, tantôt avec deux, tantôt avec quatre roues motrices, d'abord
avec des moteurs Ford, puis avec des moteurs Offenhauser.
Les meilleurs résultats
en compétition obtenus par ce modèle furent une troisième
place en 1969, avec une traction intégrale pilotée par Unser, et
une deuxième place en 1970 avec Donohue. De cette époque date la
construction de la T 160, prévue pour le championnat Can-Am, qui dut subir
la domination des McLaren.
Les autres voitures construites par Lola furent
: la T 190 (qui remporta en 1971 le titre européen de la formule 5000 et
à la conception de laquelle participa Frank Gardner) ; la T 200 de formule
Ford ; la T 210, une Sport de 2 000 cm' ; la T 220 de groupe 7 et la T 230 de
formule 1.
En raison de l'augmentation considérable des commandes (plus
de 200 voitures furent vendues en 1970), Lola transféra ses usines à
Huntington dans des locaux plus vastes.
L'année suivante démarrait
la production de la T 240, une monoplace pour les formules 2, B et Atlantic, et
de la T 250, pour la formule Super V. Les voitures de la série T 210, de
1971, remportèrent le Championnat sudafricain Springbok et le Trophée
européen des marques en 2-litres. La T 260 était un nouveau modèle
Can-Am, et la T 270 une nouvelle monoplace pour les Cinq Cents Miles d'Indianapolis
de 1972.
Joakim Bonnier, après avoir contribué au succès
de la T 280, une prototype sport équipée d'un moteur Cosworth de
3 1, devait se tuer au Mans au volant d'une de ces voitures. La T 290, une Sport
de 2 000 cm', s'adjugea en 1973 le Championnat des marques en 2-litres. La T 300
était une formule 5000 et la T 310 une nouvelle biplace de course du groupe
7. La T 330, dérivée de la T 300, remporta de nombreuses victoires,
pilotée par Hobbs, Redman et Schuppan.
En 1974, Lola réduisait
le nombre des modèles en construction, ne conservant que les T 294 (Sport
2000), T 322 (formule Super V), T 332 (formule 5000), T 330 (formule Atlantic),
T 340 (formule Ford) et la T 360 (formule 1) de l'écurie Embassy Racing,
confiée à Graham Hill et, pour certaines épreuves, à
Stommelen.
En 1975, la firme présenta une formule Renault Europe, la
T 410, monocoque à treillis tubulaire arrière supportant le moteur.
En formule 1, l'écurie Embassy alignait une T 371, pilotée par Hill
et Stommelen, qui n'a guère connu de succès.
Les Championnats
européens et américains de formules 5000 ainsi que le Championnat
de Tasmanie (T 400) ont, par contre, été dominés par Lola.
Extrait de "Alpha auto - Grande encyclopédie de l'automobile"