12-13-14 août 2005 : Silverstone (Angleterre)
Mon carnet de route de la journée de dimanche

Renversement...

C'est absolument invraisemblable. Alors que tout le monde, même moi, avions enterré la Pescarolo, voici Christophe BOULLION à l'image qui pousse son auto dans la ligne droite des stands. A son box personne ne l'attend. Lorsque j'ai quitté le stand quelques instants plus tôt, le staff technique avait commencé à ranger, les caisses et les boxes avaient pris place à l'intérieur. Il ne reste plus que la moquette et les ordinateurs, la plupart des panneaux a été retiré, on est presque dans le stand voisin du Seikel. Même certains mécanos sont déshabillés!!

C'est alors que d'un coup tout le monde se réactive, une vraie fourmilière. Le plein est effectué, le redémarrage du Judd également, quelques contrôles de routine. Les tuyaux et les pistolets à air comprimé sont ressortis, les étiquettes du panneautage aussi. Manu COLLARD se prépare dans son coin, reçoit les dernières recommandations d'Henri. Et bientôt, revoilà la Pescarolo en piste. La télé et la radio sont là pour recueillir les témoignages de chacun. En l'espace de quelques minutes, j'ai vu sur chaque visage le désarroi se transformer en espoir improbable, pour finir en plaisir non dissimulé. Comme lorsqu'on a l'impression d'avoir réussi le coup du siècle.

Et puisque la n°17 est repartie, je vais en profiter pour aller les faire ces photos. Surtout qu'il ne pleut plus. Je me rends donc sortie de ligne droite, côté extérieur, mais finalement, même si mes cadrages sont bons, et mes clichés réussis, la lumière n'est pas suffisante pour obtenir un résultat aussi bon que vendredi. Le grain est trop apparent sur la photo, et la sensation de bruit est perceptible. Au moins, j'aurai des photos de la course. Au passage, j'ai pu apprécier les attaques de Manu dans ce virage de Stowe. Il y déboule comme un forcené et doit améliorer ses temps tour après tour.
Après ça, je passe les deux dernières heures de course devant la télé en salle de presse.

Fin de course

Pour Pescarolo Sport, le seul intérêt de finir réside dans le dernier petit point qu'il reste à prendre. Ce qui leur permettrait de rester en tête aux classements. Mais pour ça il faut que devant, ça casse. La Lola "féminine" ne semble pas vouloir baisser pavillon, et la Lister paraît inaccessible.
L'intérêt de la course, quant à lui, n'est pas là, mais bien dans la fantastique remontée de l'Audi Oreca sur la DBA Creation, et qui s'apprêtent ensemble à nous offrir un final des plus palpitants.
La suite, vous la connaissez, Laurento vous l'a compté dans son compte-rendu. Pescarolo Sport a marqué son point, c'est bien là le plus important pour moi... et pour eux. J'ai le sentiment d'avoir vu une course "tronquée" par les conditions climatiques. Évidemment, elles furent identiques pour tous les concurrents, et elles nous ont offertes de somptueuses démonstrations de certains pilotes que je qualifierai de funambules aquatiques. Mais trop de protagonistes ont été, soit temporairement écartés, soit éliminés, trop rapidement.
Pour conclure sur cette course, je pense pouvoir affirmer que nous avons gagné notre match nous opposant, les Français, à nos éternels rivaux anglois. De peu mais nous l'avons gagné. Oreca, PBR, Stéphane ORTELLI, Christophe BOUCHUT, Xavier POMPIDOU ont été primés, les Britanniques sont bien là, mais derrière. Petite vengeance personnelle.

La course est largement terminée, nous sommes tous morts. Il n'y a plus que nous trois dans la salle de presse. Avec sa rigueur habituelle, Laurento tient à vous poster quelque chose sitôt la conférence de presse finie. Je pense déjà à la courte nuit à laquelle nous aurons droit. La fatigue a commencé à tapé aux portes du sommeil. Laurento et moi prenons le vol de 6h40 dimanche matin, tandis qu'Érico a la chance de partir vers 11h15.

Voyage retour

Dimanche matin 5h30 : réveil on ne peut plus délicat. Laurento vient de me sortir d'un sommeil profond. Comment ça 5h30??!!!!?? AAAAAAAARrRRRRGGgghhnnn !! C'est l'heure à laquelle nous devions partir. Visiblement, il y a eu un petit pépin. Aux dernière nouvelles Erico, qui devait réveillé la troupe, se serait rendormi. Et le réveil que j'avais programmé n'a pas voulu sonner. Sans doute parce que c'est du matériel Anglois. Je plaisante, je ne cracherai pas sur la qualité de l'hébergement que nous avions. Seulement on est mal maintenant. Même si j'ai bien fait de ranger et préparer toutes mes affaires la veille en rentrant de la course (j'étais enfin au lit à 1h00), nous sommes en retard, c'est le moins que l'on puisse dire.
Même si le G.P.S. d'Erico (encore merci) nous a bien aidé sur ce coup là, il ne nous a pas sauvé, mais nous y avons cru jusqu'au bout. Si je me souviens bien, Laurento a poussé les trotteurs de la Modus jusqu'à 105 mph, ce qui fait... je vous laisse convertir. Car comme vous le savez, nous l'avons bien raté cet avion. Mais quand nous nous sommes présentés au comptoir d'enregistrement, il était 6h10, jusqte à l'heure. Et s'il n'y avait pas eu tous ces vols supplémentaires causés par les grèves de Gatewick, nous aurions pu le prendre notre avion. Vous l'avez sûrement entendu, ce week-end dernier, l'aéroport de Londres-Gatewick fut paralysé par des grèves assez dures apparemment, et beaucoup de vols ont été délestés sur les trois autres aéroports londoniens. Donc évidemment, les comptoirs d'enregistrements étaient bondés. Et nous avons dû, moyennant un petit rallonge de 25£, nous rabattre sur le vol de 14h10. Encore des frais! Ça fait cher la panne de réveil!! Un autre jour, nous serions passés, avec les habituelles retards qu'acusent les différents vols.
Au moins, on a eu le temps de prendre un petit-dej. Direction le café aux prises de courant, où nous avions déjà patienté en arrivant jeudi. J'ai compté, nous aurons passé pas loin de 12 heures dans cette foutue aérogare.

Et si ça ne suffisait pas comme cela, il a fallu que l'alerte incendie se déclenche dans l'aérogare. Obligé d'éteindre l'ordinateur en sixième vitesse pour évacuer au plus vite. Quel troupeau! Plus j'y repense et plus je me dis que cette manche aura été éprouvante à tout point de vue. A ce moment là, Laurento était au comptoir d'enregistrement, donc j'ai emmené les quelques affaires qu'il avait laissé à notre table avec moi. Par chance, une fois dehors, je n'ai pas mis beaucoup de temps à le retrouver. Il était sur le parking des taxis avec les Officiels de l'A.C.O., rien que ça.
Une fois que les autorités nous ont permis de revenir, ça a été la ruée vers les comptoirs d'enregistrement, pire que la sortie. Là, je pense que le terme de "gros troupeau de bourrins" ne suffirait pas. S'en manquer de prétention, je peux vous dire que je l'ai joué finaude avec mon habituelle ruse de fennec. Alors que toutes les files commencent à se remplir, je me suis faufiler à travers les valises pour atteindre un des guichets ouvert en dernier, où je serai le premier. Ma rapidité a même surpris le stewart, qui n'est pas prêt à m'enregistrer.
Je retrouve Laurento dans une des files à côté, et lui donne rendez-vous au café où nous attendons depuis notre arrivée dans l'aérogare. Une nouvelle fois, la chance est avec moi, la table que nous occupions, est libre. Je me jette dessus, et je rallume tout mon matériel informatique. J'en profite également pour arranger toutes nos affaires que j'avais engouffrées dans mon sac à dos. Tout pendant que je vous écris, j'ai toujours un oeil à l'affût. En effet, beaucoup d'acteurs de la journée de samedi sont susceptibles de prendre notre vol pour rentrer en France. C'est ainsi, qu'à deux tables de moi, je tombe sur... Michele BARTYAN (F550 #51 BMS). Je lui fais dédicacer mon programme, et nous échangeons quelques mots rapidement. Rendez-vous est pris pour le Nürburgring, j'ai un nouveau copain.

Trève de plaisanterie. A 13h00, Laurento était revenu, et nous nous sommes rendus à l'embarquement. A ce moment précis, je me demande ce qui va encore bien pouvoir nous arriver, avec la poisse qu'on se trimbale depuis le début. Personnellement, je sais que j'ai déjà loupé mon TGV de 14h30 à Massy. A priori, pas de remboursement, puisque par Internet et avec la carte 12-25, les billets sont non-remboursables. C'est ce qui est écrit dessus en tout cas. Encore des frais! Y'en a marre!! Il est temps que le départ arrive, que je puisse un peu me calmer, je suis à cran. L'avion, immatriculé G-EZYT, m'aura offert un repos des plus réparateurs.
Nous quittons Roissy-Charles de Gaulles sans qu'aucune autre misère ne nous soit arrivée. On remet les montres à l'heure, et direction Montparnasse.

Je m'attendais à devoir racheter un billet, et bien non figurez-vous. La S.N.C.F., par l'intermédiaire de sa charmante et très aimable hôtesse de caisse, que je remercie une fois de plus, m'a accordé une "remise commerciale exceptionnelle". En clair, j'ai pu échangé mon billet sans rien payer de plus. La poisse s'en serait-elle allé? Je me demande si elle ne serait pas resté sur la tarmack londonien, par peur de devoir franchir la Manche. En même temps, c'est bien a eux de me faire préférer le train, il paraît. En plus, je n'ai qu'un toute petite heure à attendre. C'est un grand ouf de soulagement.
Une fois dans le train, je me suis affalé sur la totalité de la banquette pour grapiller quelques minutes supplémentaires de détente.

2 heures plus tard, j'étais à Nantes. Et sorti de la gare, il n'y a plus de bus pour me ramener chez moi. C'est ce que je craignais. Le choix s'impose de lui-même. J'aurai pu rentrer à pied, mais je n'ai plus le Pescarolo (blague). «Au central taxi SVP », demandai-je au chauffeur. Oui, car j'habite en face du cental des taxis Nantais, c'est pratique. A 21h30, je fermais (enfin) ma porte à clef. Fin du week-end.

Pardonnez-moi, pour le retard avec lequel je vous £ (= livre. J'aurai pu employer "ponds" du verbre pondre, qui est très proche de "pounds", la monnaie angloise. Strange isn't it?) ce dernier tome. La récupération de ces derniers jours a été plutôt lente. Je ne me plains pas, car je sais que ça a été plus dur pour certains autres qui travaillaient dès le lendemain. Moi, j'ai juste un déménagement à commencer, et une nouvelle vie à débuter. Des broutilles en somme.
Je ne vous promets pas d'être du voyage allemand, ce sera la surprise pour vous. C'est en pleine rentrée, on verra bien ce qui peut advenir.
Merci à vous de m'avoir lu si nombreux, merci à Laurento et à Erico, pour les connexions Internet et pour m'avoir supporté pendant ce périple. A bientôt les p'tits loups...

Thomas BRIERE
Le petit homme vert