02-03-04
septembre 2005 : Nürburgring (Allemagne) La course : l'analyse | |
Bien que parti du fond de la grille, Hayanari Shimoda a remporté les 1 000 kilomètres du Nurburgring qui constituaient, dimanche 4 septembre, la quatrième manche de la série LMES (Le Mans Endurance Series). Le pilote japonais, qui partageait le volant de sa Zytek 04S avec Tom Chilton, avait réalisé le meilleur temps des essais qualificatifs. Mais son chrono n’avait pas été retenu en raison d’un problème de conformité technique sur sa voiture.
Outre le handicap de partir 44ème et bon dernier, Shimoda a dû accomplir une pénalité stop-and-go en début d’épreuve. Il s’est malgré tout hissé en tête pour la première fois au 35ème tour. A partir de ce moment, la course, qui a duré six heures pleines, a été le théâtre d’un passionnant match à trois impliquant la Zytec 04S, l’Audi R8 Playstation Oreca conduite par Allan McNish et Stéphane Ortelli et la DBA4 03S Judd de Creation Autosportif menée par Nicolas Minassian et Jamie Campbell-Walter.
La hiérarchie entre ces trois voitures s’est inversée dans la dernière demi-heure de course quand Shimoda a rattrapé et doublé Minassian pour lui ravir la seconde place. Shimoda est ensuite remonté sur McNish et l’a dépassé à 7 tours de la fin pour finir en tête avec 10,7 secondes d’avance sur l’Audi. 25 secondes, seulement, séparaient les trois premiers à l’arrivée ce qui représente l’écart le plus faible jamais enregistré en Le Mans Endurance Series.
Trois vainqueurs différents s’étaient partagés les victoires lors des trois premières manches LMES courues à Spa- Francorchamps, Monza et Silverstone. En gagnant au Nürburgring, Shimoda, déjà vainqueur à Spa, est le premier à signer une seconde victoire. Il faisait équipe en Allemagne avec Tom Chilton. Agé de vingt ans, le jeune britannique est une des vedettes du championnat anglais de tourisme, le fameux BTCC, qu’il dispute au volant d’une Honda Civic de 250 chevaux.
Shimoda : «Quand j’ai vu que l’Audi n’avait plus que douze secondes d’avance sur nous, je me suis mis à attaquer encore un peu plus. Je n’ai cru à la victoire qu’après l’avoir doublée.» L'Audi R8 n’a pas connu de problème. Elle a simplement été vaincue par une voiture plus rapide qu’elle. La voiture allemande termine ainsi deuxième à l’occasion de sa dernière sortie à domicile.
L’équipe Creation Autosportif a perdu ses propres chances de victoire quand le disque de frein arrière gauche s’est détaché lors du changement de pneus accompli lors de l’ultime relais. L’équipe a vite réagi mais son avance de 10 secondes s’est transformée en un retard de 15 secondes sur l’Audi de tête. La DBA souffrait de surcroît d’un phénomène de sous virage qui ne faisait que s’amplifier. «C’est bien de finir sur le podium et nous devrions être contents et pourtant nous ne le sommes pas» déclarait Campbell-Walter, qui, déjà, avait dû se contenter d’une seconde place il y a trois semaines à Silverstone après avoir mené l’essentiel de la course avec Minassian. «Ce n’était vraiment pas notre jour aujourd’hui», ajoutait Minassian, très déçu.
Zytek Engineering mène désormais au classement provisoire LMES avec un total de 27 points, soit 3 de plus que l’équipe Pescarolo Sport dont la Pescarolo C60H Judd a fini quatrième en Allemagne avec Emmanuel Collard et Jean-Christophe Boullion. Collard était en tête après la première heure et avait réussi à accomplir un triple relais avec ses pneus Michelin, mais un problème de fixation de jupe de protection sous la voiture leur a coûté de précieuses secondes lors du premier arrêt au stand. La Pescarolo a ensuite régulièrement perdu du terrain. Son retard atteignait un tour après la cinquième heure.
Cinquième au général aux côtés de Joao Barbosa et Martin Short, Vanina Ickx a aidé le team Rollcentre Racing Dallara à signer un nouveau résultat dans les points. Cela permet à l’équipe d’être troisième de la série avec un total de 22 points.
Le team Horag Lista Lola a remporté la catégorie LMP2 avec l’équipage belge Didier Theys -Eric Van de Poele et en l’absence du propriétaire du team, Fredy Leinhard souffrant du dos et resté en Suisse. Une fois de plus, Tommy Erdos menait dans cette catégorie avec la MG Lola EX264, mais une défaillance de démarreur lors du premier arrêt au stand l’a relégué en troisième position. Paul Belmondo semblait assuré de la victoire en LMP2 quand une rupture de suspension a entraîné une sortie de piste qui s’est finie contre les barrières de sécurité, une demi-heure avant l’arrivée. Une réparation rapide a permis à Belmondo d’assurer la seconde place mais c’est le team Chamberlain Synergy Lola qui figure désormais en tête du classement provisoire après avoir fini cinquième avec Bob Berridge, Gareth Evans et Peter Owen et avec une Lola B05/40 qui n’embarquait que 30 litres de carburant à chaque ravitaillement.
L’Aston Martin DBR9 de Convers Racing, conduite par Darren Turner et Robert Bell, a gagné en GT1. Il s’agit du premier succès de la voiture anglaise en LMES et d’un beau cadeau de dernière minute pour Robert Bell, engagé seulement cinq jours avant la course. Frédéric Dor, qui a conduit l’Aston Martin pour la première fois vendredi et découvrait le circuit du Nürburgring a choisi de ne pas prendre part à la course afin de donner les meilleures chances à son équipe. Les Ferrari 550 Maranello de BMS terminent deuxième et troisième. La formation italienne est désormais en tête de sa catégorie alors qu’une seule manche reste à courir, le 13 novembre à Istanbul.
En alignant trois victoires successives, Marc Lieb et Xavier Pompidou ont assuré le titre en LM GT2 pour le team Sebah Automotive Porsche. C’est une équipe hollandaise débutante, Spyker Squadron, qui termine deuxième de cette classe avec l’équipage Jeroen Bleekemolen et Donny Crevels. La troisième place revient à la Porsche GT3 RSR de Autorlando Sport conduite par Franco Groppi, Luigi Moccia et Joel Camathias. L’équipe GPC Sport semblait en mesure de s’imposer quand une défaillance de pneu arrière a provoqué une sortie de piste de la Ferrari 360 qui était alors conduite par Gabrio Rosa. Moteur calé, le pilote n’a pas réussi à redémarrer. La Ferrari 360 GTC de Scuderia Ecosse a également joué de malchance. Une panne de démarreur a relégué ses pilotes, Andrew Kirkaldy et Nathan Kinch, à la quatrième place.