Edition 1999 : BMW

Les essais préqualificatifs : dimanche 2 mai 1999

Après les essais préqualificatifs, Toyota et Panoz en vedette !

Alliant rapidité et fiabilité, les Toyota GT One ont confirmé leur statut de grandes favorites des prochaines " 24 Heures du Mans". Mais les performances des Panoz à moteur Ford ont prouvé qu'une surprise est toujours possible, les 12 & 13 juin prochains!

C'est à la fraîcheur du soir, le dimanche 2 mai, que Martin Brundle, au volant de la Toyota GT One, a placé la barre à 3'31"857 (231,184 km/h.), battant le précédent record du circuit de près de 4 secondes. Pilotée de main de maître par David Brabham, la surprenante Panoz n'a concédé qu'un dixième à la japonaise, tandis que la BMW de JJ Lehto échouait à une seconde. Voilà qui promet une fantastique bagarre aux soirs des essais des 09 & 10 juin pour la pôle position, qui, selon les prévisions, pourrait être établie sous la barre des 3'30" au tour...

TOYOTA : un chrono de qualification sous les 3mn 30 aux essais de juin?

Que penser des chronos réalisés par les Mercedes ? Laissons à chacun le soin de les apprécier. Si, certes, Bernd Schneider a concédé deux secondes à la plus rapide des Toyota, le constructeur allemand, à défaut de bien avoir caché son jeu, dispose d'une capacité de réaction impressionnante. Et comme beaucoup se plaisent à le rappeler, l'important, c'est de passer en tête sous le drapeau à damiers, à 16 H 00, le dimanche 13 juin. A l'égard des Audi, convaincante entrée en matière des protos R8R du Team Joest, qui n'auront pas connu le moindre problème. Quant aux R8C Audi Sport UK inscrites en catégorie "LM" GTP, elles n'avaient effectué que quelques tours avant de rejoindre Le Mans et devront poursuivre leur mise au point avant la nouvelle présentation, au "Pesage" des Jacobins. Autre examen de passage remarquablement réussi: celui des toutes nouvelles Nissan R 391 qui, elles aussi, disposent d'une marge de progression importante, constat également valable envers les Courage Nissan.

MERCEDES : réaction attendue !

Enfin, les observateurs n'auront pas manqué de remarquer que les trois châssis Lola candidats à une place de préqualifiés, l'ont tous été ! Mention particulière à l'égard de la Lola à moteur Judd du Team DAMS, incontestablement la plus rapide aux mains de Christophe Tinseau, terminant à la 4ème place de sa série dans la même seconde que l'Audi R8R d'Alboreto/Capello, devant une Nissan ainsi qu'une Mercedes.

En "LM" GTS, les Chrysler Viper GTS-R ont nettement dominé les débats. Sur la n°51 du Team Oréca pourtant préqualifiée d'office, Olivier Beretta a réalisé la meilleure performance sur un tour, en 3'57"225 (206,462 km/h). Incontestablement, les Porsche 911 GT2 vont devoir s'accrocher. Reste que les deux nouvelles Porsche 996 officiellement soutenues par l'Usine, ont elles aussi aisément dominé la nouvelle catégorie "LM" GT, sans réelle opposition sérieuse.

les PANOZ ont étonné. Reste à confirmer.

De cette journée ensoleillée du dimanche 2 mai, l'on retiendra que l'effectif recensé, après Vérifications Techniques et Administratives, était de 53 voitures suite à la non acceptation de la Chrysler Viper GTS-R engagée par Jean-Luc Maury-Laribière, dont le châssis n'est plus homologué. BMW ayant parallèlement décidé de retirer l'une de ses V12 LMR à l'issue de ces essais, il ne restait plus que 4 voitures à éliminer. Dans la série du matin, la WR-Peugeot pilotée par Guillaume Gomez en a fait les frais, tout comme la Porsche 911 GT2 Roock Racing de Haupt/Ahrlé et la Chrysler Viper "LM" GT du team britannique Brookspeed. Dans la seconde série, le couperet est tombé sur la Porsche 911 GT2 qu'engageait Gerard Mc Quillan. Bien que n'ayant pas franchi la limite de qualification, les Porsche en "LM" GT de Neugarten/Mc Quillan et de Perrier/Ricci ont été repêchées.

Enfin, si peu d'incidents auront été à déplorer, ces essais auront néanmoins été marqués par les sorties ayant affecté la Mercedes de Mark Webber à la deuxième chicane des Hunaudières, la Chrysler Viper du Paul Belmondo Racing que pilotait Emmanuel Clérico en sortie du Tertre Rouge, ainsi que la BMW de Yannick Dalmas qui, à l'approche d'Indianapolis, s'est trouvée déséquilibrée après qu'un élément de carrosserie détaché soit venu prendre appui sur l'aileron. Les nouvelles R8C ont également connu quelques problèmes de carrosserie (perte d'un capot moteur et d'une portière), le tout sans conséquence grave.

Prochain rendez-vous : lundi 7 juin 1999, à 14 H 30, pour l'ouverture des Vérifications Techniques & Administratives ("Pesage", Quinconce des Jacobins).

Article et photos paru dans la brochure de l'A.C.O. N°17 Mai - Juin 1999

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La course : samedi 12 - dimanche 13 juin 1999

Le duel attendu MERCEDES-TOYOTA a tourné à l'avantage d'un troisième larron : B.M.W. Sera le dernier vainqueur des années mille-neuf-cent... !

Les déboires de TOYOTA, deux accidents survenus à ses deux pilotes emblématiques, (BRUNDLE et BOUTSEN) et une crevaison à une heure de l'arrivée pour la troisième voiture, confirment que tout pronostic est vain. Devant plus de 200 000 spectateurs, la légende s'est écrite une fois de plus.

Le contenu est, évidemment, à la hauteur du spectacle extraordinaire qui nous fut offert au printemps 99. Jamais autant de constructeurs de pointe et, sans doute, jamais autant de voitures d'usine pouvant revendiquer une place sur le podium n'avaient été réunis. Quelles émotions ce cru d'exception ! Les affolantes sorties de route des Mercedes, l'échec inattendu des Toyota, l'étonnante aisance des BMW...



Rétrospective des 24 Heures 1999 ( 22 194 Ko ; 3 mn 04s. )

Les 24 Heures vues par Mercedes:

" Salut les p'tits pédés. On se prend pour schumaker, on fait des petits tours de pistes, ça se passe bien? Qu'est-ce-que c'est vos petits bolides? Des Mercedes! Ils font des voitures aussi !??! "

C'est vrai qu'on peut se demander au vu des images si Mercedes est toujours un grand constructeur automobile ou si la firme allemande a décidé de se reconvertir dans l'aéronautique. Le plus incroyable, c'est que les ingénieurs de chez Mercedes n'aient pas envisagé ce cas de figure. Mais peut-être ne pensaient-ils pas que leur protos pourraient se faire doubler. Heureusement pour les pilotes, plus de peur que de mal. Mais quel orgueil de la part de Mercedes, de n'avoir décider le retrait officiel de ses voitures qu'après plusieurs accidents de ce genre (essais qualificatifs et course).

Si aujourd'hui, l' Automobile Club de l'Ouest est obligé de procéder à des travaux pour l'édition de 2001, c'est à cause de l'écurie allemande et des péripéties qui lui sont arrivées. La FIA a ordonné à l'A.C.O. d'écrêter la bosse de Mulsanne réputée trop dangereuse. De mémoire de passionné, on n'a jamais vu s'envoler d'autres voitures avant les Mercedes (Même en 1955, ce n'était pas du à l'aérodynamisme mais à une fausse manœuvre). C'est une injure, une insulte supplémentaire, scandaleuse et intolérable, qui est faîte au circuit du Mans, après l'apparition de ces deux ridicules chicanes dans la ligne droite des Hunaudières, si chère à Henri Pescarolo.

On n'obtient pas une victoire au Mans en tournant en rond pendant une journée. C'est le circuit qui décide et qui choisit ses vainqueurs. Et c'est avec beaucoup de respect et d'humilité que tous les engagés devraient aborder les 24 Heures. On obtient ses lettres de noblesse en gagnant dans la Sarthe, mais on les perd aussi.

Quoi qu'il en soit on est pas pressé de revoir Mercedes au Mans...

Photos et texte extraits de "Science & Vie junior" août 1999

"Le passager de la Mercedes n°4, en provenance du Mans est prié de relever son siège et d'attacher sa ceinture, avant d'amorcer sa phase d'atterrissage: un superbe piqué du nez digne d'un airbus A320! Lors des essais avant les 24 Heures du Mans, ce bolide s'est envolé deux fois au dessus de la route. Rebelote pendant la course, le 12 juin à 20 h 46, avec la Mercedes n°5 conduite par Peter Dumbreck. Une bosse sur la chaussée soulève d'abord légèrement l'avant du véhicule. Inclinée, la voiture présente alors au vent une surface portante de quelque 10 m2, idéale pour planer. Surtout si, comme un avion au décollage, on file à 300 km/h! Déjà très secouée dans les turbulences du sillage de la Toyota qui roule devant elle, la caisse de Dumbreck devient très nerveuse et quitte le sol. Décollage à 15 m d'altitude, triple looping arrière, crash à côté des arbres hors du circuit. Le pilote? Pas une égratignure! Mais Mercedes décide alors de jeter l'éponge..."

L'impressionnante envolée de la Mercedes pendant la course ( 16 s ; 917 Ko)

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